La crève enclenchée par le SLECG version Abou Soumah »le rebelle » est entrée dans sa deuxième semaine. Comme à Conakry, bouffes-la-craie et petits intellos boudent les salles de classe dans la plupart des grandes villes du pays. C’est notamment le cas à Mamou où les écoles sont restées encore fermées ces deux derniers jours. La menace du goubernement de couper la misère de tout bouffe-la-craie qui continuerait à suivre le mot d’ordre de crève est tombée dans de sourdes oreilles. De l’école primaire Centre 1 au lycée Aboubacar Doukouré de poudrière, en passant par l’école primaire Sory Condé, le groupe scolaire Hinday Mamou, le lycée Amilcal Cabral, pas de trace ni d’apprenants ni de gens-saignants. Exceptées deux écoles privées de la place où quelques petits intellos, en classe d’examen font cours. Thierno Souleymane Sall, responsable SLECG, nouvelle version se félicite de l’observation du mot d’ordre :« La grève est suivie à la lettre, il n y a aucune école publique qui fonctionne. C’est aujourd’hui seulement que quelques écoles privées ont tenté de faire cours. Nous n’en voulons à personne. Nous nous battons pour une cause noble, nous n’obligeons personne à nous suivre ».
Le dimanche dernier, à travers un communiqué, le goubernement a brandi la menace de suspension des salaires du mois de février pour tous les grévistes. Thierno Souleymane trouve ridicule cette sortie médiatique : « Le gouvernement oublie que la Constitution donne droit à tout travailleur syndiqué d’aller en grève. On attend de voir s’ils vont faire fi de nos lois. En tout cas cela ne nous fait ni chaud ni froid ».
Les responsables de la section syndicale du SLECG à Mamou feraient l’objet de menaces. Ce depuis qu’ils ont refusé de se plier à la volonté des autorités régionales de l’éducation de reprendre le chemin de l’école. Leurs noms et numéros matricules auraient même été communiqués aux services de l'(in)sécurité : « Ils voulaient à tout pris faire venir les enfants à l’école hier lundi. Ils cherchaient donc à nous tenir pour responsables de tout débordement. J’ai demandé aux parents de garder leurs enfants à la maison. Heureusement ils ont compris. S’ils s’adonnent à ce jeu dangereux, la population de Mamou est témoin, il vont endosser la responsabilité». Selon Thierno Boubacar Sall, le goubernement doit sortir de son »arrogance » et reconnaître Soumah comme seul interlocuteur crédible afin de régler définitivement cette crise qui couve depuis un long moment.