Trois semaines après les sélections du 4 février dernier, les nerfs sont toujours tendus au sein des QG des partis politiques. Au cours de l’Assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG, ce 24 février, militants et responsables ont une nouvelle fois fustigé ce qu’ils continuent à appeller « hold-up électoral ». Abdoulaye Bah, tête de liste UFDG à Kindia, Sorel Bangoura à Matam et Makiou Sall à Dubreka ont demandé aux militants de résister, en installant leurs candidats dans tous les quartiers ou districts dans lesquels l’UFDG est arrivée en tête.( Selon les résultats compilés par le parti) : « Nous ne sommes plus en 2010 ou en 2013, partout où on a gagné on doit gouverner. Le RPG a été laminé partout dans le pays, alors battons nous pour arracher notre victoire. La Guinée n’appartient pas au petit clan de médiocres du RPG » déclare Abdoulaye Bah, maire sortant de la commune urbaine de Kindia devant une foule de militants chauffés à blanc. 

Au lendemain d’une réunion à l’issue de laquelle les partis politiques membres de l’opposition réspire-lacrymogène ont annoncé une série de manifs pour exiger la publication des «vrais résultats», le maître incontesté de l’UFDG, la Petite Cellule Dalein n’est pas allé par quatre chemins : « Il faut qu’on se batte pour obtenir la restitution des quartiers, des sièges et des suffrages qu’on nous a volés. Le peuple a sanctionné Alpha Condé dans les urnes, il a décidé de sanctionner la classe politique dans les CACV en volant les suffrages accordés aux partis de l’opposition. Ce n’est plus acceptable parce que notre combat n’aurait aucun sens si nous nous soumettons aux décisions des CACV. Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne sommes pas entendus ».
 
L’opposition respire-lacrymogène projette une journée ville-morte le lundi prochain à Conakry et dans les préfectures environnantes. Son chef de pile invite ses militants à rester à la maison : « Nous ne prendrons pas les armes comme Alpha l’a fait en 2000, mais nous userons de tous les moyens légaux. Nous avons décidé de commencer lundi par une ville-morte avant de continuer avec les autres formes de manifestation. On ne reculera pas ».
Le prési de l’UFDG a également tiré à boulets rouges sur certains juges qu’il qualifie de complices du vol dont a été victime son parti « Les magistrats qui ont accepté de se soumettre aux injonctions de Alpha Condé pour priver les partis de l’opposition de leurs sièges vont répondre devant l’histoire, mais on va également les dénoncer. C’est M’Balou Keita à Matam, Mamady Cissé à Dubreka, Yaya Kairaba Kaba à Kindia, Mamady Diawara à Matoto…On affichera leurs noms partout pour que le peuple connaisse les complices de Alpha Condé ». C’est donc parti pour une nouvelle période d’incertitude.