Après plusieurs reports, le procès du syndicaleux Aboubacar Sidiki Mara s’est enfin ouvert ce jeudi 21 juin au TPI de Dixinn. Le secrétaire gênant adjoint de l’UGTG, Union générale des travailleurs de Guinée, est accusé par le pro-crieur Sidy Soul N’Diaye de manifestation illicite et d’attroupement non armé dans les extensions d’une société minière ou portuaire dans la zone de Boké. Dans une salle archicomble, le syndicaleux est invité à la barre par le prési du tribunal, Thierno Souleymane Barry, à donner sa version des faits. Et Sidiki Mara n’a pas fait dans la langue de bois : « Ce qui m’est arrivé à Boké est sidérant. Quand je suis allé, j’ai rencontré toute les autorités avant de commencer mon travail. Je suis resté deux mois dans cette région sans être inquiété. Je ne sais pas comment une personne qui a été réveillée à 3h peut troubler l’ordre public. Dans cette affaire, on est en train de travestir un combat syndical. Certains qui ont perdu le terrain à Boké font tout pour barrer la route à Mara et à l’UGTG ».

Cette version du syndicaleux a fait sortir le pro-crieur de la roue-publique de ses gongs. N’avez-vous pas tenu des réunions dans les installations d’UMS ? lui demande-t-il. Sidiki est sans équivoque : « La seule fois où je me suis rendu dans ces installations c’est dans la zone de transit des chauffeurs pour échanger avec les travailleurs qui se désaffiliaient de l’USTG. Toutes les réunions que j’ai présidées ont été tenues à l’hôtel ». On ne tient pas de réunions dans les installations d’une société portuaire, aéroportuaire ou minière, lui rétorque Sidy Souleymane. « Je suis désolé monsieur le procureur, mais j’ai toujours respecté le code du travail » dit le secrétaire gênant de l’UGTG. Ambiance !

Dans ces plaidoiries, le parquet de Dixinn a requit une peine de six mois d’emprisonnement et d’une amende d’un million de francs glissants, pour, selon le pro-crieur, discipliner le syndicaleux. La défense a balayé toutes les accusations portées contre leur client et a plaidé la relaxe pure et simple. L’affaire est renvoyée au 28 juin prochain, mais les avocats du secrétaire gênant adjoint de l’UGTG se disent confiants : « Nous croyons en une libération parce qu’il n y a pas d’incrimination, aucune infraction n’a pu lui être imputée. Celle qui a été relevée par le ministère public ne tient pas la route et n’a pas pu être étayée, au point que notre client n’a pas été épinglé. A la limite, voilà quelqu’un qui est victime de graves atteintes aux droits de l’homme » déclare maitre Paul Yomba Kourouma