Contrairement à la semaine dernière, le mot d’ordre de grève a été largement suivie sur l’autoroute Fidel Castro, ce lundi 9 juillet. De Entag à Matoto en passant par Kissosso, la circulation est paralysée. Pas de taxis sur la route. Les quelques rares véhicules qui circulent appartiennent à des particuliers. Comme pour dire : bon voyage chers piétons. Rencontré à Entag marché, Guilavogui Jean Balla, sac au dos et valise à la main, en partance à Kindia, ne comptait que sur l’autoroute pour matérialiser son voyage. Hélas ! « Je vais à Kindia, malheureusement je n’ai pas encore trouvé de voiture. J’ai quitté de Bambeto jusqu’ici à pied. Finalement je vais devoir marcher jusqu’à Coyah. Arrivé là-bas, par la grâce de Dieu, j’aurai un véhicule pour Kindia ». Les conducteurs de motos-taxis ont été interdit de circuler. Selon Balato Amadou Soumah, chef du syndicat de motos-taxis d’Entag-Sonfonia gare, la hausse du prix du carburant pénalise tout le monde, y compris son secteur. Les agents syndicaux, massivement déployés, se disent déterminés à faire appliquer le mot d’ordre de grève. Ceux qui outrepassent la mesure se verront retirer leur clé et leur moto immobilisée. « Aujourd’hui, le carburant est cher. Avant, le tronçon Entag-Sonfonia c’est 2 000 GNF, mais actuellement c’est 3 000 GNF, parce qu’on achète le litre d’essence aux marché noir à 11 000 GNF. Cela ne nous arrange pas. Quand on arrête un moto-taxi, on lui demande de faire rentrer sa moto à la maison sans injure ni bagarre. S’il refuse, on confisque la moto. Une fois confisquée, il paie au moins 10 000 francs comme prix de parc pour sortir sa moto ».

Autre secteur impacté, le commerce. Les banques, les stations-services, les magasins et boutiques sont fermés. Assis devant son magasin, porte entrouverte, Ahmed Barry dit ne pas être au marché Entag pour vendre. « J’ai un rendez-vous, c’est pourquoi je suis là. Je vais fermer tout à l’heure et rentrer ». Pour Mamady Traoré, cette grève n’arrange personne. Surtout que le guinéen vit au jour le jour. « Nous sommes des pères de familles, on ne peut pas rester à la maison. Ce qu’on gagne aujourd’hui, c’est ça on mange demain. Raison pour laquelle je suis sorti. Je demande au gouvernement de ne pas minimiser le mouvement. Les syndicalistes sont dans leur droit de revendiquer. Donc j’invite les deux parties à s’entendre ». Dans les ronds-points et devant les banques, des pick-ups de police et de gendarmerie sont stationnés.

Sur Leprince

Là également, l’image reste la même voire pire. Des pierres érigées en barricades visibles sur la chaussée. Pas de circulation, boutiques et magasins cadenassées, stations-services désertes. Certains jeunes ont transformé la route en terrain de football. Des agents des forces de maintien de l’ordre, sont déployés çà et là, aux points stratégiques pour contrer d’éventuels manifestants.