Des syndicaleux ont été empêchés de se retrouver à la Bourde du travail sise à Boulbinet (Kaloum) par des flics de la CMIS (compagnie mobile d’intervention et de sécurité). Selon Mamady Mansaré, secrétaire gênant-adjoint de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée, les syndicalistes devraient se retrouver, pour donner suite à la demande du Médiateur national, Fof-le-Said qui souhaite les rencontrer à 15 h GMT.

La Bourde du travail a été quadrillée par un pick-up, un canon à eau, un camion de la flicaille de la CMIS. Ce qui a conduit les syndicaleux à entamer une marche, pour “aller dire à l’Assemblée nationale qu’on est en train de violer l’un des articles de la Constitution relatifs à la liberté syndicale.

Les marcheurs avec, à leur tête, Ndourou Amadou Diallo, secrétaire gênant de la CNTG et son adjoint, Mamady Mansaré, ont été stoppés net au marché niger par des coups de bombes à gaz lacrymogènes. C’est le sauve-qui-peut. Les quelques rares boutiques et magasins ouverts ont vite fermé. C’est le retour à la casse des parts.

Les syndicaleux ont décidé de se retrouver à nouveau à la bourde du travail, pour rendre “compte à l’opinion nationale et internationale que cette fois-ci, c’est le peuple qui va nous lâcher, mais nous, nous ne le lâcherons pas. C’est 8 000 FG ou rien” a affirmé Mansaré. Selon lui, les syndicalistes vont porter plainte contre le gouvernement à l’OIT, pour violation de leur droit. Même qu’ils vont “bloquer le service minium partout, même les avions ne vont plus décoller”. Il ajoute : ” Il n’y a plus de négociations possibles avec la répression. Nous étions venus pour répondre à l’invitation du Médiateur national, mais comme ils ont préféré utiliser la violence, nous estimons qu’il n’y a plus de négociations possibles.

Au moment où nous mettons cette dépêche en ligne, les syndicalistes sont en réunion à la Bourde du travail. Ils sont à huis-clos. Une information qui a fuité indique qu’ils ont décidé de “bloquer le service minimum partout et de mettre en place une cellule de crise”.

Rappelons au passage que les syndicalistes de la CNTG et de l’USTG (union syndicale des travailleurs de Guinée) avaient appelé à une grève générale illimitée à partir de ce lundi. L’appel vise à contraindre le gouvernement à ramener le prix du litre du car-brûlant à 8 000 FG à la pompe, alors qu’il est fixé depuis le 1er juillet à 10 000 FG. Le gouvernement a justifié cette hausse, par l’augmentation du cours mondial des produits pétroliers. Les négociations entamées depuis cette annonce entre acteurs syndicaux, société civile guinéenne et le gouvernement n’ont pas fait fléchir la position des grognards.