Les syndicaleux déclencheurs de la crève illimitée à compter de ce 23 juillet viennent de sortir de leur huis-clos. « Le dialogue est rompu ! La grève illimitée est lancée. Plus de service minimum, même dans les hôpitaux », telle est l’annonce faite par Mamady Mansaré, après leur bla-bla de plus d’une heure, à la Bourde du travail. Il ajoute qu’au « niveau du Port, au niveau de l’aéroport, nous avons compris qu’avec ces gens, il faut utiliser la force, c’est la répression ; nous allons utiliser nos propres armes. Nous avons mis en place des Comités de réflexion et de stratégie, nous allons voir s’ils peuvent tenir. »
Convaincu que le goubernement ne saura tenir devant la crise qui perdure avec les conséquences sur l’économie, le syndicaleux affirme que les « mines sont bloquées et qu’une journée perdue dans une mine, c’est près de 2 500 000 dollars de perte. » Il martèle que les grévistes étaient « venus dans l’intention de trouver une solution », parce que le Médiateur de la Roue-publique les avait convoqués. Mais à la place de celui-ci, ils ont « d’abord trouvé un groupe de bérets rouges dirigé par un colonel du Camp Makambo ». Les flics, plutôt tente de corriger quelqu’un, ont molesté Mansaré et son garde-corps. « Il a fallu la sortie de cette brave population de Boulbinet, pour nous défendre avant l’arrivée des camarades », précise le syndigâleux.
Malgré leur répression par les flics, les grévistes, selon lui, ne reculeront pas. « C’est 8 000 FG ou rien ! » , le prix du litre du car-brûlant. « Pourquoi nous disons : 8 000 FG ou rien ? Comment le Pharaon (le Prési Alpha Grimpeur NDLR) peut à lui seul avoir 857 litres jour et qu’on dise au peuple de se saigner ? Pourquoi on ne lutte pas contre la corruption, les marchés gré à gré qui sont en train de gangrener notre pays ? Pourquoi alourdir le budget pour que les mesures draconiennes tombent sur cette pauvre population ? »
Sur un ton déterminé, Mamady Mansaré a réaffirmé l’engagement des grévistes à aller jusqu’au goût de leur combat : « Peut-être que le peuple peut nous lâcher, mais l’histoire retiendra que les syndicalistes n’ont jamais lâché leur peuple. » La foule derrière lui, de tonner : « 8 000, c’est bon ! À bas la dictature ! » Et puis elle se disperse. Qui pour rentrer, qui pour attendre les éventuels émissaires du goubernement, pour relancer dit-on, le fil du dialogue interrompu.