Le SLECG, Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée et le goubernement se retrouvaient à nouveau ce lundi 1er octobre au mystère de la Ponction publique pour continuer le dialogue (de sourds) autour des 8 000 000 de francs glissants de salaire de base des bouffe-la-craie. Histoire d’éviter à la Guinée une autre crise avec un mot d’ordre de crève qui paralyserait le secteur éducatif guinéen dès la rentrée ce 3 octobre prochain. Mais après plus de trois heures de blablas, les deux parties se sont quittées en queue de poisson. Aucun accord, même les points qui étaient en voie de résolution ont finalement capoté. Les gens-saignants conditionnaient toute poursuite des négociations au déblocage des salaires gelés de 11 148 bouffe-la-craie. Le goubernement s’était engagé à satisfaire cette revendication dans un bref délai. Mais rien n’en a été : « C’est avec amertume que nous avons constaté que les propos selon lesquels les salaires des enseignants avaient été débloqués, nous constatons que cela n’a pas été le cas. Aucun salaire de ces 11 148 enseignants arbitrairement bloqué, n’a été reviré. En ce qui concerne les 8 millions par mois, nous avons constaté que le gouvernement est resté catégorique et a même refusé de brosser le sujet » déclare Mohamed Bangoura, premier secrétaire chargé à la communication du SLECG.
La célébration des 60 ans d’indépendance de la Guinée s’est également invitée dans les discussions. La partie gouvernementale a demandé au SLECG de surseoir à son mot d’ordre de crève ‘’ au nom de cette fête’’ qui s’organise à partir de demain 2 octobre un peu partout dans le pays. Mais le SLECG est catégorique : « Le cadeau offert à l’ensemble des enseignants de la Guinée est la misère, la précarité et la souffrance, pendant qu’eux ils fêteront dans l’opulence, dans la joie, mais nous demain nous serons dans la misère parce qu’on a expressément voulu nous plonger dans cette misère en bloquant nos salaires. Même s’il faut qu’on négocie dans la grève, nous sommes prêts. Le mercredi 3 octobre 2018, à huit heures, les enseignants seront en grève tant que nous n’obtenons pas satisfaction. Nous allons continuer les négociations dans la grève ».
Les protagonistes pourraient se retrouver dès mercredi pour tenter d’aplanir leurs divergences.