Alors que la crise qui mine le système éducatif peine à trouver une solution, des parents des petits intellos commencent à se mêler de la danse. Ce 10 décembre, une dizaine d’entre eux a battu le pavé sur l’autoroute Fidel Casse-trop. Ils dénoncent le mutisme du goubernement face aux réclamations du SLECG. Du marché Dabondy au pont Kénien, les marcheurs ont scandé des slogans hostiles à l’Alphagouvernance. Des banderoles : ‘’Sauvons l’école guinéenne’’ ; ‘’ Vive le combat du SLECG’’ ; ‘’ Nos enfants à l’école’’. « Nous organisons cette manifestation pour interpeller l’opinion nationale et internationale sur la crise dans le secteur éducatif. Depuis plus de deux mois, nos enfants ne vont pas à l’école, ils subissent l’impact négatif des caprices du gouvernement et du SLECG. Nous ne pouvons plus rester bras croisés » déclare Moussa Bangoura, un des meneurs du mouvement.
Au même moment, pratiquement, un groupe d’élèves a brièvement perturbé la circulation à Coronthie au centre ville de Kaloum, avant d’être dispersés. Moussa Bangoura fulmine : « Si aujourd’hui le gouvernement fait la sourde oreille face à toutes les crises, ce qu’il ne prend pas en compte la préoccupation des citoyens. Vouloir passer tout le temps par la force ne résout ni le problème de l’éducation ni le problème politique ».
Parallèlement, des militants de l’opposition ont spontanément organisé des sit-in un peu partout à Cona-cris. Pour dénoncer la militarisation de l’Axe Hamdalaye-Kagbelen, les assassinats des militants pendant les manifs politiques, entre autres. A Lambanyi, Bambéto, Dixinn, Matoto ou encore Enta, les protestataires, confortablement installés au bord de la route, photos des victimes en mains crient leur ras-le-bol : « Nous manifestons pour tout ce qui ne bouge pas. Les accords ne sont pas respectés, les lois sont bravées par ceux-là même qui sont censés les faire respecter. Et c’est ce que nous ne pouvons plus accepter » marmonne Maimouna Bah, vice-présidente des femmes de l’UFDG. Acculée, empêchée de marcher ces derniers temps par les farces de l’ordre, l’opposition opte désormais pour d’autres moyens de protestation, même si elle ne renonce pas encore à la marche. Le prochain face-à-fâche est d’ailleurs prévu jeudi prochain. Les opposants prévoient de marcher sur l’autoroute Fidel Casse-trop.
Yacine Diallo