L’opposition-respire-lacrymogène avait invité ses militants à descendre dans les rues de Cona-cris ce jeudi 13 décembre. Pour dénoncer l’interdiction des manifs depuis juillet, l’installation sélective des exécutifs communaux ou encore la militarisation de l’Axe. Cette fois encore, la marche a tourné court, très court. La Petite Cellule Dalein et ses pairs ont été stoppés net au carrefour Donka par les flics.
Tôt le matin, les opposants se sont retrouvés comme d’habitude au domicile du chef de pile de l’opposition. Ibrahima Sory Diallo, Abdoulaye Kourouma, Boubacar Diallo, Rafiou Sow, Diabaty Doré, Papa le Koly du GRUP, fraîchement rentré au bercail et le Prési de l’UFDG ont pris la direction du Palais du peuple, via Dixinn-terrasse vers midi. Le cortège dépassera la terrasse du 28 stade, point critique sans que le dispositif sécuritaire posté là ne pipe maux. Klaxons d’engins et slogans retentissent : » Alpha assassin « ; » Kassory assassin » ; » Justice zéro « . A Dixinn-terrasse, un pick-up de police a suivi le cortège et les autres flics ont utilisé les canons à eau pour bloquer la circulation. Les échauffourées éclatent devant l’Université Gamal Abdel Nasser : jets de pierres contre gaz lacrymogène. Les flics, en nombre réduit ont été obligés de battre en retraite, en attendant les renforts. Mais les manifestants se sont heurtés à un dispositif sécuritaire impressionnant à Donka-carrefour. Ils rebroussent chemin via la corniche. » Gazez-les » ; « Envoyez sur les véhicules » ; » Foncez » hurle un responsable de Police. Pulvérisés de gaz lacrymogène, pourchassés dans le quartier, des manifestants bastonnés, leurs motos retirées, les opposants ont été poursuivis jusque dans le domicile de patron de l’UFDG.
Le salon de Dalein transformé en marché
Après avoir dispersé la manif, les flics ont affrontés les jeunes manifestants à proximité de la concession de la Petite Cellule. Face à la résistance des militants, les flics ont copieusement arrosé le domicile de l’opposant de grenades lacrymogènes. Près d’une quinzaine de douilles de gaz a été ramassée dans la cour, tout le monde a accouru dans le salon principal de la concession. Dans le brouhaha, plusieurs personnes se sont évanouies : « Venez filmer pour montrer jusqu’où ce régime cynique est prêt à aller » s’exclame Ahmed Kourouma, vice-prési du GRUP.
Les opposants pestent contre la brutalité
Après l’avortement de la marche, les opposants ont dénoncé une « barbarie injustifiée » de la part des farces de l’ordre. La Petite Cellule Dalein a pesté contre l’utilisation excessive de la force : « Nous avons été gazés, mais pas nous seuls, les riverains, les usagers de la route, même le personnel et les malades de l’hôpital Donka n’ont pas été épargnés. Ça montre à quel point ce régime est méchant. J’ai vu un gaz tombé dans le véhicule d’un usager. Nous replions ici et ils ont l’audace de jeter les bombes lacrymogènes à l’intérieur de la concession. Ce n’est pas la première fois, on a tenté de m’assassiner, on m’a confiné, on a jeté des pierres dans la concession à plusieurs reprises, ils persistent toujours à nous agresser. Nous ne pourrons jamais être d’accord avec Kassory qui préfère l’ordre à la loi ». Papa le Koly du parti GRUP a réaffirmé la détermination de l’opposition à maintenir la pression sur le goubernement : « On parle d’accords quand il y a violation de la loi, c’est inadmissible qu’on attende 10 mois pour mettre en place les exécutifs communaux. On ne veut pas qu’on proteste, mais l’opposition est déterminée à continuer son combat ». A ceux qui disent que Papa Koly veut quitter l’opposition-respire-lacrymogène, il répond : « Mon absence prolongée était liée à mes activités professionnelles. Donc je suis ici ». Les opposants promettent d’annoncer dans les prochains jours un nouveau calendrier des manifestations.
Yacine Diallo