Après sept ans passés à l’ombre, l’ex-président y-voit-rien Laurent Gbagbo et son acolyte Charles Blé Goudé sont libres. Ces illustres taulards ont été acquittés mardi 15 janvier par 2 juges, (Cuno Tarfusser président, Geoffrey Henderson) sur les 3, qui composent la Chambre de première instance. Pour eux, le Procureur « n’a pas fourni des preuves suffisantes en vue de démontrer la responsabilité de M. Gbagbo et de M. Blé Goudé pour les incidents faisant l’objet de l’examen de la Chambre ».
Ce mercredi, le bureau du procureur a annoncé son intention de déposer une demande d’appel de la décision d’acquittement. La Cour a écouté toutes les parties développer leur argumentaire. Le procureur a demandé que les deux hommes restent en détention le temps que la Cour statue sur la demande d’appel. Pour le bureau du procureur, une remise en liberté est problématique, car il y a risque de fuite. Et la libération de ces deux hommes représente un risque de déstabilisation de la Cote d’Ivoire. Dans leur requête, les procureurs affirment qu’il existe des raisons exceptionnelles de s’opposer à la libération inconditionnelle de Laurent Gbagbo, évoquant un risque concret que ce dernier disparaisse dans l’éventualité où le procès se poursuivrait. Ils ont cependant déclaré qu’ils accepteraient une remise en liberté dans un pays membre de la CPI, excepté la Côte d’Ivoire « si le risque de fuite peut être atténué en imposant une série de conditions ».
Pour la défense, au contraire, Laurent Gbagbo a été acquitté. Reconnu innocent, il doit donc être libéré. Dans ces conditions, ça n’a aucun sens de penser que l’ancien président veuille se soustraire à la justice, estime sa défense. Les mêmes arguments ont été repris par la défense de Charles Blé Goudé.
Les deux accusés se sont même dits prêts si besoin à signer un document écrit dans lequel ils s’engageraient à revenir à la CPI en cas d’un nouveau procès. C’est ce dernier argument qui a convaincu les magistrats à autoriser leur remise en liberté immédiate.