Après quelques semaines de pause, les conférences de presse organisées par les différents départements ministériels ont repris le 8 avril à Conakry. Ce lundi, c’était le tour du ministre des Scores, de la culture et du Patrimoine histo-risque, Sanoussy Bantama Show de faire son grand oral. Objectifs, faire connaitre ‘’les acquis’’ obtenus ces dernières années et projeter les perspectives dans les secteurs des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique.  

Dans son intervention, Bantama Sow a fait d’abord l’état des lieux du département de la première république à 2010. S’il a vanté l’apport du sport et de la culture du temps de la révolution, le ministre a glissé un tacle au régime Conté qui aurait favorisé le laisser-aller s’installer dans le secteur : « La politique de libéralisation des initiatives privées prônées par la 2e république en 1984 a eu pour conséquence, le désengagement de l’Etat dans le financement et l’encadrement des secteurs des sports et de la culture. Les associations sportives ont perdu leurs subventions et une bonne partie des ressources octroyées pour encourager la pratique sportive d’une part, la création, la production et la diffusion artistique et culturelle de l’autre. Les rares stades et autres espaces sportifs sont quasiment abandonnés. Les infrastructures culturelles sont privatisées et réorientées pour la plupart pour abriter des activités de stockage, de commerce et d’autres ateliers de confections à usage lucratif ».

A partir de 2010, les nouvelles autorités se sont fixées un certain nombre d’objectifs. La promotion du sport et de la culture comme facteurs de paix, de cohésion, de création d’emplois et de richesse. La facilitation de la pratique sportive du haut niveau et l’assurance d’une représentation honorable du pays aux compétitions internationales. Le développement des infrastructures culturelles et sportives. Un changement de cap qui aurait produit des résultats, selon le chef du département. Le budget du ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique est passé de 0,47% du BND en 2012 à 0,91% en 2018. Et on s’attend à 1% du budget en 2020.

Dans le domaine du sport, Bantama ne manque pas d’arguments. Il se félicite notamment de l’accroissement des fédérations sportives nationales : 33 actuellement contre 19 en 2010 : « Ces fédérations vont du Tir à l’arc au Patinage, en passant par le Rugby, le Maracana, l’Escrime, l’Haltérophilie…entre autres ». En ce qui concerne le football, Bantama estime que l’environnement s’est considérablement assaini. Il en a pour preuve, la création des championnats professionnels ligue 1 et ligue 2. (Même si on ne sait pas encore qui gère la ligue professionnelle de football depuis la vraie fausse démission de KPC). Les performances du Horoya en Coupes africaines des champions, les qualifications des équipes nationales de football dans les différentes catégories continentales.

L’organisation de la CAN 2025 ne pouvait pas être passée sous silence. Après le retrait de la CAN 2019 au Cameroun, les mauvaises langues avaient commencé à prédire un autre retrait à la Guinée de celle de 2023. Sous prétexte que les instances africaines de football n’ont retrouvé aucune trace de notre candidature. La composition du COCAN fait aussi grincer des dents. Bantama s’explique : « L’idée de cette organisation est venue du ministre Titi (ancienne gloire du Sily national ndlr). Nous avons monté le dossier, il a été envoyé en Egypte, ils ont accepté. Ce n’est pas la peine de tergiverser sur cette histoire. Il ne faut même pas penser à un retrait de cette compétition. Surtout arrêtons de dire que si Paul ou Pierre n’est pas dans telle ou telle structure ça ne marchera pas. Nous avons besoin d’une union sacrée ».  

De la Culture

En ce qui concerne la culture le patrimoine historique, le ministre a expliqué que les réformes structurelles et institutionnelles ont permis d’obtenir des résultats. La réhabilitation du Festival des arts et de la culture et des Quinzaines artistiques, l’opérationnalisation du fonds d’aide à l’action culturelle, l’établissement d’un contrat d’assurance maladie pour la prise en charge de 200 artistes. La création de l’office de gestion des ensembles artistiques nationaux, entre autres.

Au nombre des infrastructures réalisées, Bantama Sow citera les rénovations de quelques stades à l’intérieur du pays et à Conakry, notamment celui de Nongo. La construction de l’Abri musée du Sosso Bala à Niagassola, celle du vestibule des Camara à Kouroussa, la restauration des sites samoriennes, la construction de bibliothèques à Conakry.

Perspectives

Pour maintenir ces ‘’acquis’’, le chef du département des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique a annoncé d’autres actions. L’élargissement du Festival national des arts et de la culture au patrimoine, au livre, au cinéma, à la mode, à la gastronomie et la photographie. L’organisation du concours littéraire, du marché international de percussion. La construction du siège du ministère, la réhabilitation des bibliothèques préfectorales, la construction d’une banque culturelle, d’un musée d’arts contemporains. Il a aussi annoncé la rénovation du musée national pour amorcer le processus de récupération des biens culturelles pillés pendant la colonisation. L’autre annonce, c’est la construction d’un palais de la jeunesse et de la culture sur le site de Koloma, déguerpis il y’a quelques semaines : « Il y a deux semaines, nous avons adressé un courrier au ministre de la Ville, pour nous octroyer 4 ha du centre de Koloma, pour la construction du palais de la culture. C’est un défi pour nous que l’histoire retienne, que c’est au temps du président Alpha Condé qu’on a pu réaliser le palais de la jeunesse et de la culture »

Yacine Diallo