Amadou Boukariou Baldé, étudiant en licence II, département informatique de l’université de Hafia (Labé), a succombé à ses blessures le 31 mai, à la suite de violents heurts, la veille, entre forces de l’ordre et étudiants sur le campus. Le 1er juin, la Cellule Balai Citoyen a dénoncé dans un communiqué une « barbarie perpétrée par les forces de l’ordre » et a demandé que lumière soit faite « le plutôt que possible ». Les activistes ont présenté leur « sincères condoléances » à la famille éplorée et a condamné avec « la dernière énergie cette barbarie … Nous rappelons que la mission première des forces de l’ordre et de sécurité constitue la protection des citoyens et de leurs biens et non le contraire. Aucune forme de manifestation pacifique ne saurait être réprimée avec une telle sévérité, surtout quand celle-ci vient d’un groupe d’étudiants pacifiques ne protestant que devant une décision administrative. L’utilisation abusive de la force par les unités de sécurité pendant les manifestions constitue un souci majeur en Guinée », a-t-elle déclaré dans le communiqué. Elle estime que ces « comportements néfastes et contreproductives sont encouragés par le fait que généralement ces violations répétées de principes et règlements liés au maniement des armes pendant les manifestions ne donne pas suite à la condamnation des auteurs de bavures ». Et d’enfoncer le clou : « Il faut également souligner que cet événement malheureux vient nous édifier davantage sur le manque de discipline qui caractérise ces forces de défense et la sécurité, ainsi que la nécessité impérieuse de procéder à des réformes en leur sein pour qu’elles soient républicaines, au service du peuple et non un instrument de répression des pouvoirs publics. »
La Cellule Balai Citoyen a, en outre, mis en garde les autorités contre toute « intention d’étouffement » de la procédure et a invité le procureur de la république près le tribunal de premier instance (TPI) de Labé à s’autosaisir du dossier afin que les auteurs de ces forfaitures répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes. Elle en appelle également aux différentes parties à se ressaisir et privilégier le dialogue pour la résolution pacifique des différends.
Rappelons que cette série de manifestations a été déclenchée le 30 mai par les étudiants du département de sociologie en protestation contre une décision de l’université concernant leurs collègues.
Yaya Doumbouya