C’est un secret de polichinelle, le prési Alpha et le RPG arc-en-ciel cherchent à tout prix à se maintenir à Sékoutoureyah pour encore longtemps. Les commis de l’Etat et les responsables du parti au pouvoir emploient les grands moyens pour arriver à leur fin. Mais le projet se heurte à la détermination d’une bonne partie de la population. L’atmosphère devient de plus en plus tendue, au point que les violences ont fait un mort et plusieurs blessés, le 13 juin 2019 à N’zérékoré lors d’une marche avortée du Front national pour la défense de la Constitution. A l’Assemblée générale de l’UFDG ce samedi 15 juin, le vice-président Oussou Fof a dénoncé la partialité de l’Alphagouvernance : « Les gens qui veulent accompagner monsieur Alpha Condé sont autorisés à manifester. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, l’administration est à leur entière disposition. Quand ceux qui ne sont pas d’accord expriment leur position, ils sont violentés. C’est triste ! Entre celui qui viole la Constitution et celui qui la défend, qui est en contradiction avec la loi ? Il faut un minimum de discernement pour comprendre que nous ne sommes pas dans la jungle. Mais Alpha n’aura pas un 3e mandat dans ce pays ».
Le FNDC tient le sinistre Bantama Show et le dépité Damaron-ron Camara pour responsables des violences enregistrées dans la ville de N’Zérékoré. Le prési du groupe parle-menteur libéral-démocrate en remet une couche : « Dès que Bantama Sow et Damaro Camara ont tenu leurs discours, les gens ont agi à N’zérékoré, ils se sont dit d’aller attaquer. Tout ce qui s’est passé là-bas, c’est de leur faute. Rien ne m’empêche de croire que c’est Damaro qui a appelé pour dire d’attaquer. Ils sont responsables des violences. Un autre député, monsieur Kamissoko (Mohamed Lamine, ndlr) qui appelle aux affrontements, qui parle de Coup d’Etat. Ce sont les gens du RPG qui veulent la violence ».
Pour éviter le pire à la Guinée et ramener Alpha Grimpeur et son clan à la raison, Oussou Fof fait appel aux religieux, aux coordinations régionales et à l’ex patronne du CNT : « Toutes les conditions sont créées pour qu’il y ait de la violence. L’arrogance, la provocation, les discours des pyromanes. Et nous, nous voulons la paix, c’est pourquoi nous lançons un appel solennel à l’imam de la mosquée Fayçal, l’archevêque Vincent Koulibaly, aux coordinations régionales. Nous lançons un appel à Hadja Rabiatou Serah Diallo, elle ne doit pas être silencieuse. Elle était présidente du CNT, elle ne doit pas se taire à cause d’un poste, comme si elle n’est pas concernée. Ils doivent agir pour éviter des problèmes à la Guinée. Ils doivent dire à Alpha Condé d’arrêter parce que quand ça commence, on ne sait pas où ça s’arrêtera ».
Alors que la CENILE travaille actuellement au recrutement d’un cabinet pour l’audit du fichier électoral, l’opposition dénonce une volonté manifeste du pouvoir et du prési du machin en charge des sélections de mettre de côté les recommandations des experts internationaux. Oussou n’épargne même plus les commissaires issus de l’opposition : « Quand vous êtes commissaire de la CENI, vous devez vous dissocier de tout ce qui n’est pas légal, dénoncer ce qui n’est pas clair. Nous mettons tous les commissaires dans la même assiette. Quand tu n’es pas d’accord, tu as le doit de dénoncer. Si tu restes là-bas, tu as été désigné par l’opposition, mais tu restes derrière Kébé, nous vous traiterons de la même manière. Ils sont là-bas pour que la loi soit respectée. Nous, on ne fera aucune différence ».
Yacine Diallo