Les audiences criminelles ont continué ce lundi 22 juillet 2019 au tribunal de première instance de Dixinn. À la barre, un maitre coranique inculpé pour viol sur une mineure de 14 ans. Une accusation que Daouda Barry rejette catégoriquement.
L’acte se serait produit au mois de décembre 2018, au quartier Sonfonia, dans la commune de Ratoma. Daouda Barry qui enseigne le coran à de nombreuses petites filles aurait profité pour abuser d’A. Barry. Une fille de 14 ans à l’époque des faits, atteinte de problèmes mentaux. La stratégie du maitre coranique, retenir sa victime à la fin des cours, sous prétexte qu’elle doit laver les lieux. Ce scénario se serait produit plusieurs fois avant que la fille ne décide d’en parler à sa famille.
Interpellé, Daouda Barry aurait reconnu les faits avant de se raviser sous la pression de ses proches, selon un parent de la victime : « Il avait même demandé pardon à la famille ». Mais il n’en est rien selon le prévenu : « je ne sais pas où cette famille veut m’amener, mais je ne connais rien de cette affaire. Moi je n’enseigne même pas dans une cour ».
L’audience du 22 juillet a été consacrée aux plaidoiries et réquisitions. Le procureur de la république n’y est pas allé de main morte. Il réclame carrément 15 ans de prison ferme avec une période de sûreté de 5 ans. Daouda Diomandé justifie cette lourde peine par la nécessité de dissuader d’autres maitres coraniques qui cogiteraient à se jeter sur des petites filles : « Aujourd’hui, nous avons peur d’envoyer nos filles dans les foyers coraniques. Ce monsieur fait comme un de ses prédécesseurs qui, pendant que les enfants lisaient le coran, sortait son sexe pour leur dire de jouer avec. Ces gens doivent être condamnés ».
Dans ses plaidoiries, Me Abou Camara, avocat de la défense a indiqué que les accusations articulées contre son client sont sans fondement : « A aucun moment le parquet ou la partie civile n’ont présenté de preuves. Ils sont en manque d’arguments. Nous ne disons pas que la fille n’a pas été violée, mais ce n’est pas le fait de mon client. Ce monsieur ne connait rien, libérez-le ».
Daouda Barry sera fixé sur sort le 29 juillet prochain, mais, la famille de la victime lui réclame déjà 10 millions de francs guinéens au titre des dommages et intérêts.
Yacine Diallo