Le meurtre le 20 juillet à Rouen (France) d’un universitaire guinéen a suscité indignation et condamnations en France, en Guinée et ailleurs. Ce 26 juillet, ses compatriotes, amis, famille, etc., ont battu le pavé à Cona-cris contre le racisme, qui a coûté la vie à Mamoudou Barry et à tant d’autres. Dans le cortège qui s’est ébranlé du Port autonome de Conakry (PAC) à l’ambassade de France en Guinée, figuraient des organisations de la société civile qui ont produit un mémorandum à l’adresse de plusieurs acteurs. « Nous condamnons avec fermeté cette barbarie qui, en plus de son caractère extrêmement ignoble, viole les textes internationaux en matière des droits de l’Homme. Cependant, nous saluons le soutien indéfectible de nos frères et amis africains ainsi que toutes les institutions ou personnes physiques d’ailleurs qui nous accompagnent dans ce combat en faveur de l’établissement de l’équation : sang noir égal sang blanc. Nous prenons acte des efforts de la justice française pour mettre hors d’état de nuire ce criminel racial et les exhortons  à aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire déjà engagée. Sinon l’auteur de ce crime racial symboliserait pour tous les citoyens noirs vivant en Occident une menace à la liberté d’opinion et une atteinte à la dignité africaine », a déclaré Gabriel Haba, le porte-voix de la société civile. Il soutient qu’ils ne permettront jamais à un « criminel de nous mettre en mal ou salir l’image de la nation française dont le symbole est : Liberté-Egalité-Fraternité. »
La société civile rappelle aux autorités françaises leur devoir au regard des textes internationaux assurant la protection des ressortissants étrangers vivant sur son territoire. Elle  a également lancé un appel pressant au Conseil de sécurité des Nations unies « de veiller au respect des dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, notamment en son article premier disposant : ‘’Tous les citoyens, tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité”. » Ils ont également invité les organisations de défense des droits de l’Homme à prendre toutes les dispositions afin de suivre de près la procédure relative à l’assassinat de Mamoudou Barry. Et aux migrants établis dans les différents pays occidentaux, observer et respecter les lois, règlements et normes culturelles et sociales des pays d’accueil pour faciliter leur intégration totale.

Yaya Doumbouya