Le 25 juillet, à l’Université Gamal Abdel Nasser de Cona-cris, le mystère de la Communication a procédé à la présentation officielle de l’ouvrage « Une certaine idée de la Guinée », écrit par François Soudan, dirlo de la rédaction du groupe Jeune Afrique. Le livre est un long entretien que le journaleux a eu avec son ami Alpha Grimpeur, retraçant la vie de celui-ci : son enfance à Kaloum, sa vie d’étudiant et d’opposant à Paris, à Sékhoutouréya en passant par l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie.
En l’absence de l’auteur et du héros de l’ouvrage, membres du goubernement, cadres (en bois) de la Présidence, représentants des institutions (anti)constitutionnelles, du corps diplo-magique et consulaire, écrivains et une poignée d’étudiants et de courtisans de tous genres, se sont pressés dans la salle des conférences de l’Université. Kirdi-kirdi Bangoura, le P’Tibou Kamara, le ministre périmé Albert Damantang-tang Cas-marrant ont rivalisé de propagande. Démocrate, franc, courtois, amoureux de la Guinée et du continent africain, patient, tolérant et tout et tout… les superlatifs et les éloges au Prési Grimpeur ont pris le pas sur la présentation du contenu de l’ouvrage que certains qualifient d’hagiographie. C’est le tout puissant ministre secrétaire gênant à la Présidence de la roue-publique qui a donné le ton. « Le président de la République a une vision de l’Afrique qui souvent, quand on est avec lui, on comprend le président Alhassane Ouatara qui dit souvent ‘
’Si tu mets la présidence de la Guinée et la présidence de l’Afrique en balance, il prendrait la présidence de l’Afrique même s’il n’y a aucune attribution là-dedans’’. C’est vrai on parle de progressisme, mais ce qui intéressait je crois, le Pr Alpha Condé, c’est l’humanisme. C’est le fait que l’être humain méritait non seulement le respect, mais devait se battre pour sa liberté. Cette vision nous permet de comprendre certains de ses prises de position. C’est aussi la volonté. Nous qui le pratiquons au quotidien savons que la volonté du président est une leçon. L’autre trait de caractère, c’est la tolérance. Il est ouvert à toutes les influences et à toutes les discussions du monde », exulte Kirdi-Kirdi Bangoura, ex pourfendeur du Grimpeur.
Le P’Tibou de l’Industrie, vieil ami du héros du livre,
a poursuivi la liste : « Ce qui est remarquable dans ce livre, c’est que les deux acteurs ont parfaitement joué le jeu. François Soudan a posé des questions directes et sincères pour amener le président à sortir de sa réserve, et le président est apparu comme on le connaît. Direct, ouvert et même un peu dans le style brutal avec des réponses qui ne sont peut-être plus compatibles avec la fonction du chef de l’Etat ». Pour le P’Tibou, Alpha Grimpeur qui n’a que « la franchise comme défaut« , doit être jugé à deux niveaux : « Il faut distinguer l’homme du personnage politique. Le président est aussi constant dans l’amitié que dans l’adversité. Il a les mêmes amis et les mêmes adversaires depuis des années. L’autre enseignement que je tire de ce livre, c’est la patience. Il a consacré plus de 40 ans pour être président, alors que beaucoup de ceux qui créent les partis politiques aujourd’hui pensent qu’ils peuvent devenir président le lendemain. Ce qu’il faut retenir du livre, c’est l’accent de la sincérité, la force de l’engagement, la vocation militante de l’homme et sa fidélité ». Sans Condé d’autres ministres qui basculent d’un régime ou gouvernement à l’autre. A moins que cela soit la nouvelle définition de la constance.
Les courtisans d’Alpha Grimpeur et de son palais royal ne ratent aucune occasion de rappeler au populo qu’Alpha Grimpeur est indispensable à la Guinée, bien qu’il soit au crépuscule de son second et dernier mandat. Ils auraient mieux écrit ce livre que Franc…soit Soudan.

Yacine Diallo