Prévus ce 1er juillet, les plaidoiries et réquisitoires ont été reportés. Réouverture des débats le 9 septembre 2019 dans le procès opposant notre con(.)frère Mohamed Bangoura, directeur de publication de Mosaïqueguinee.com et Fodé Baldé, directeur des complications digitales de l’Union des farces républicaines au Président Alpha Grimpeur. Les deux sont poursuivis pour injures, diffamation et mise à disposition de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système informatique, divulgation de fausses informations par le biais d’un système informatique et complicité à l’encontre du Chef de l’Etat Alpha Condé.
La demande a été formulée par le pro-crieur de la république Aboubacar Sir Sylla, qui dit détenir de nouveaux éléments. Mais selon des indiscrétions, les vacances judiciaires qui courent jusqu’en fin août, semblent y être pour quelque chose. Me Lancey 3 Doumbouya, l’avocat sans vinaigrette de la partie civile n’y a pas trouvé à redire et s’en remet « à la sagesse du tribunal ».
Les avocats de la défense se sont catégoriquement opposés à ce renvoi. Ils estiment que le ministère public manque en fait d’éléments. « Je pense que nous devons avoir du respect pour le tribunal et pour la défense. Lors de la dernière audience, le ministère public disait qu’il était prêt à aller aux débats. Il ne peut pas venir ce matin et demander subitement un renvoi sans donner des motifs. Nous voulons savoir ces éléments justificatifs. Sans quoi, nous nous opposerons catégoriquement à cette demande. Donc, Monsieur le Procureur n’est pas prêt, nous, nous sommes prêts à plaider ce dossier » a lancé Me Mohamed Traoré. Me Thierno Souleymane Barry, abondant dans le même sens, a soutenu que la « torture » n’est pas que physique, « elle est aussi morale ». Selon lui, « il ne faut pas aller très vite, mais il ne faut pas aller trop lentement ». Plus loin, Me Salifou Béavogui dénonce un procès politique : « En réalité, nous avons compris que c’est un procès politique. Évidemment, nous sommes devant une juridiction de droit commun, mais c’est un dossier qui ne renferme aucune charge. Il est devenu aujourd’hui un embarras pour le tribunal. Nos clients ici n’ont fait qu’exercer un droit constitutionnel lié à la liberté d’expression. Ils ont donné leur point de vue sur une question qui était déjà sur la place publique, liée à l’élection de celui qui va diriger la CEDEAO pendant un temps réglementaire. Chacun a donné son avis, il ne devait pas y avoir de poursuite. S’il devait y en avoir alors il aurait fallu poursuivre les premiers qui ont parlé de cette situation et qui sont bien connus. Il faut oser le dire, il s’agit de certains qui se disent être communicants de la mouvance [présidentielle]. On ne peut pas persécuter, arrêter, pourchasser, poursuivre, juger, menacer, intimider un citoyen qui n’a fait qu’exprimer son opinion face à une situation qui était déjà sur la place publique. On ne peut pas accepter le deux poids, deux mesures ». Des accusations que Me Lancey 3 Doumboya trouve tout simplement « ridicules ».
« Peut-être que c’est parce que la défense n’a pas de moyens à faire valoir. Les faits qui sont portés devant le tribunal sont précis. Ce sont des affirmations non fondées et qui portent atteinte à l’honneur et à la dignité du Chef de l’état. En quoi il est politique ? Quel est l’être humain qui n’a pas droit au respect, à sa considération et à son image ? Qu’on se montre un peu sérieux quand même ». Avant de renvoyer l’audience, la présidente du tribunal Mariama Doumbouya a précisé aux avocats de la défense qu’elle devrait être partir en congés ce jeudi. S’ils continuaient à camper sur leur position, elle serait prête à passer le flambeau à un autre. La conséquence serait une reprise totale des débats. Une proposition rejetée d’emblée par la défense, d’où la décision de renvoyer l’audience.
Venus en grand nombre pour soutenir Fodé Baldé, des militants de l’UFR ont mal accueilli ce renvoi. Dans la salle d’audience, ils dénonçaient ce qu’ils appellent « un procès politique » et scandaient le slogan « amoulanfé ».
Lébéré Baldé