Le comité inter-parties de la CENILE qui regroupe tous les acteurs du processus électoral, s’est réuni ce lundi 05 aout 2019, à Conakry. Objectif, partager l’information électorale avec les partis politiques et partenaires techniques et financiers sur le choix de l’opérateur technique de révision du fichier électoral fichu et sur la composition des démembrements de la CENI.

Djeinabou Touré, directrice département Planification et fichier électoral, explique qu’en attendant le recrutement de l’opérateur, la CENI tâche de mettre en œuvre les recommandations de l’audit du fichier électoral. « A date, nous sommes dans le processus d’acquisition de nos licences Oracle et Microsoft Server pour respecter la gestion du fichier selon les recommandations de l’audit ».
Le délai de l’organisation de l’élection dépendra du délai pour le recrutement de l’opérateur. Elle souligne que s’il faut faire appel à un opérateur international, il faudra compter jusqu’à 170 jours, de la présélection à l’exécution du marché. Si c’est un opérateur local.  Mais il y a une autre solution dit Dame Touré : « Pour aller rapidement aux élections, il y a une piste dérogatoire auprès du ministre de l’Economie et des Finances pour une procédure restreinte. Cela va réduire les délais en terme de procédure. La CENI va recruter un opérateur au niveau local, ou bien, elle-même fait la révision de la liste électorale à la place de l’opérateur local ou international », suggère Dame Touré.

L’opposition rit sous cape. La CENILE ne dispose d’aucune compétence en la matière, souligne Cellou Baldé de l’UFDG. « Nous constatons que la CENI envisage elle-même de faire l’assainissement du fichier électoral, en lieu et place de l’opérateur technique international. De quelle expertise disposent les membres de la CENI pour faire ce travail ? Avec toutes les autres activités de la CENI, est ce que cela va nous permettre d’avoir un fichier crédible, je dis non. Il faut recruter un opérateur international et un opérateur local pour la sous-traitance. La CENI, elle, va suivre les activités sur le terrain. Mais nous ne pouvons pas accepter que le CENI elle-même puisse faire ce travail, ce sera un travail bâclé et pas transparent ». S’il est vrai que la CENI veuille être détentrice des licenses des logiciels, mais même l’Etat fait appel aux opérateurs internationaux quand il veut faire un recensement, rappelle Sieur Baldé. La CENI, dit-il, n’a aucune compétence pour réviser une liste électorale.
Réviser le fichier à chaque fois qu’il y a une élection est coûteuse, avait dit Dame Djeinabou Touré, dans son exposé. Cellou Baldé s’en balance : « Tant qu’on n’aura pas un Etat civil cohérent, numérisé, nous sommes obligés de réviser le fichier. Dans les pays où l’Etat civil est numérisé, quand une personne atteint la majorité, il est directement versé dans le fichier électoral. Il y a des cartes d’identité biométriques. Ce n’est pas le cas chez nous. Cette question est traitée dans les recommandations de l’audit, doter la Guinée d’un Etat civil fiable. Il y a des opérateurs à l’international, il faut faire appel à eux, si cela coûte des millions à la Guinée, c’est le prix à payer ».

De la composition des démembrements et du nombre de ses membres, l’Article 23 de la loi sur la CENI précise que les membres sont issus de la société civile, administration et partis politiques de la mouvance et opposition désignés sur la base des résultats obtenus par chaque parti dans cette localité. A ce niveau, il n’y a pas apparemment de problème.

Oumar Tély Diallo