Depuis le début des vacances judiciaires le 1er août, les activités tournent au ralenti au niveau des instances judiciaires. À Kaloum, Dixinn et Mafanco, c’est le service minimum. On évacue certaines affaires pendantes devant ces juridictions depuis longtemps. Un geste insuffisant pour une justice opérationnelle, selon Me N’Kpana Emanuel Bamba, président de la Ligue guinéenne des droits de l’homme (LIGUIDHO), auquel il faut rajouter l’environnement dans lequel les magistrats travaillent. « Les palais de justice sont encore des vieux magasins ou alors des maisons privées qu’on a loué. Il n’y a pas de commodités, non seulement pour les magistrats mais aussi pour les avocats ». Ces mauvaises conditions de travail entrainent une lenteur dans le traitement des dossiers et porte atteinte aux droits des détenus, déplore l’avocat. « Les magistrats sont entassés dans des bureaux exigus. Le secret professionnel n’est pas respecté. Cela constitue un obstacle pour le fonctionnement normal des juridictions et ça ne permet pas aux détenus d’être situés sur leur sort ».
Me N’Kpana Emanuel Bamba invite l’Etat à s’intéresser à ce phénomène pour rendre une administration judicaire plus efficace. « Le gouvernement devrait consacrer un budget conséquent au ministère de la justice. Un pays où il n’y a pas de justice n’est pas un pays sûr. Un Etat de droit est une priorité ».
Lébéré Baldé