Poursuivi pour diffamation contre le ministre de la Justice par intérim Mohamed Lamine Fofana, le leader du Bloc libéral est incarcéré depuis une semaine à la Maison centrale de Conakry. Ce jeudi, Faya Millimouno a envoyé une lettre d’excuses à celui qu’il avait accusé d’appartenir à la rébellion qui avait attaqué la Guinée en 2000, avant de convenir qu’il s’était trompé de personne.

Selon une source anonyme, Faya Mini-Mono a écrit depuis sa cellule au ministre de la Justice par intérim, Mohamed Lamine Fofana, pour lui présenter ses excuses. Et ce après l’avoir fait verbalement la veille mercredi au téléphone, selon la même source. Le premier mea-culpa fait avant l’incarcération du leader du Bloc libéral n’était pas parvenu à son destinataire. Les conseils du ministre Fofana reprochaient que les excuses n’aient pas été écrites et adressées personnellement à la partie civile.

Maintenant que cela est fait, Faya pourra-t-il recouvrer sa liberté ? En matière de diffamation, la poursuite s’arrête dès que l’auteur de la plainte se rétracte. « La lettre d’excuses sera versée au dossier afin que le juge en tienne compte », répond un proche du ministre de la Justice par intérim, tout en précisant qu’à ce stade, il n’est pas question de retrait de plainte. « Mais cela n’est pas exclu par la suite. Il s’agit d’une démarche extrajudiciaire », précise-t-il.

Joint par notre rédaction, Sali-flou Béavogui, avocat de Faya Millimouno, a confirmé qu’une médiation a été entamée par Sékou Keita, conseiller chargé de communication du ministre de la Justice. Pour les détails, l’avocat nous a renvoyé à son collègue Faya Gabriel Kamano qui « était sur le terrain ». Mais injoignable au téléphone.

Le BL sollicite l’intervention des Etats-Unis

Au parti Bloc libéral, la pression est menée sur d’autres fronts, notamment celui diplo-magique. Une délégation conduite par le vice-président Adama Diallo a été reçue ce jeudi 8 août à l’ambassade des Etats-Unis en Guinée. Au menu des entretiens, solliciter l’intervention de cet autre financier de la réforme de la justice guinéenne à intervenir afin que Faya Millimouno puisse au moins attendre libre à la maison la tenue de son procès. Une mobilisation similaire s’organiserait par ailleurs au pays de l’Oncle Sam où l’opposant compte des proches à la Chambre des représentants, confie un membre du parti.

En revanche, la mobilisation de l’Opposition guinéenne apparaît timide. Le parti confirme toutefois que Sidya Touré de l’Union des forces républicaines (UFR) a été empêché de rendre visite au prisonnier. Le BL envisage de saisir le chef Cellou Dalein Diallo pour fédérer toutes les forces en faveur de la libération de Faya Millimouno. « C’est après que des responsables du Bloc libéral aient été arrêtés à Guéasso au compte des élections communales, leurs oreilles coupées, qu’on a connu les événements de Kindia et de Dubréka. Après Faya, ce sera un autre opposant, si nous n’y prenons garde », alerte le vice-président du BL, Adama Diallo.

La Rédaction