La 45è réunion comité technique de la ZMAO s’est ouvert à Conakry, ce mardi. Les émissaires des 6 pays membres vont examiner les documents soumis par les différents comités de l’IMAO. Il s’agit du rapport sur l’évolution macroéconomique et la convergence pour 2018, celui sur l’intégration commerciale de la ZMAO pour 2018, du document d’orientation sur les tendances protectionnistes mondiales, de celui de recherche sur la soutenabilité de la dette publique dans la ZMAO, le développement du système de paiements de la ZMAO etc.

Des points à examiner, il y a l’évolution macroéconomique et convergence à fin décembre 2018. Selon Mme Gozi Egbouna, directrice de l’IMAO, les économies des Etats membres de la ZMAO se remettent progressivement du choc international des prix des matières premières qui s’est produit entre 2014 et 2017. « La croissance du PIB de la ZMAO s’est améliorée à 2,6 % en 2018, comparativement à 2,1 % en 2017, principalement en raison de la reprise continue des prix mondiaux des produits de base, de l’environnement macroéconomique stable et de la hausse de la production agricole. Les pressions inflationnistes dans la ZMAO se sont modérées, passant de 14,1 % en 2017 à 11,3 % à la fin décembre 2018, en partie grâce aux mesures prudentes mises en œuvre par les autorités monétaires des États membres ». S’agissant de l’orientation de la politique budgétaire dans la zone, elle a connu une détérioration de son solde budgétaire pour atteindre 2,9 % du PIB en 2018, contre 1,5 % du PIB en 2017, en raison principalement de dépenses excessives et d’entrées de recettes inférieures aux prévisions dit-elle.

Dame Gozi Egbouna a souligné que le niveau global des réserves internationales de la ZMAO équivaut à 9,2 mois de couverture des importations en 2018, contre 10,1 en 2017. « A l’exception de la Guinée, les réserves nationales équivalant à 2,6 mois de couverture des importations à fin décembre 2018, les Etats membres disposaient de réserves suffisantes pour dépasser le minimum requis de trois mois ».

Bountouraby Yattara, secrétaire générale du ministère de l’Economie et des Finances a reconnu que la Guinée ne remplissait ce critère, mais que le gouvernement travaille pour y parvenir avant la fin de l’année : « La Guinée respecte depuis 2016, tous les critères de convergence de la CEDEAO et de la ZMAO. Seul le critère relatif aux réserves brutes de change d’au moins 3 mois d’importation de biens et services qui n’est pas respecté. Le non-respect de ce critère découle du niveau élevé d’importation des biens et d’équipement financé par des investissements directs étrangers dans le cadre de l’exploitation de plusieurs projets miniers ». Elle estime que la Guinée a consenti des efforts pour la relance de l’économie nationale. Le PNDES, (Programme nationale de développement économique et social) a permis d’avoir des résultats satisfaisant, la période 2016-20148 la Guinée a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 8,9% dans un contexte marqué par un taux d’inflation inférieur à 10%, un déficit budgétaire de mois de 3% du PIB et un solde de transaction courante soutenable. Ces évolutions, dit-elle, ont impacté positivement le profil de convergence macroéconomique de la Guinée.

Oumar Tély Diallo