La loi de finance rectificative a été adopté, ce mercredi, à la majorité absolue de 40 voix pour sur les 63 présents et 20 voix contre, essentiellement ceux du groupe libéral-démocrate et 3 abstentions. Mais avant, les dépités ont d’abord examiné et adopté son volet dépenses.

Le volet dépenses du projet de loi de finances révisé est évalué à 23 221 Mds contre une prévision en loi de finances initiale de 22 313, 39 Mds, soit une augmentation de 908,6 Mds de francs guinéens (4,1%). Rapportées au PIB, les dépenses représentent 18,49% du PIB contre 17,66% dans le budget initial. Une augmentation des dépenses de 908,6 Mds imputable aux dépenses courantes, soutient le ministre. « La hausse des dépenses courantes porte essentiellement sur les dépenses de transferts pour 1 277,53 Mds, les dépenses de biens et services pour 275,74 Mds et les dépenses de personnel pour 37,34 Mds, atténuée par la baisse des charges financières de la dette pour 35,9 Mds. Les charges financières de la dette se chiffrent à 967 Mds contre une prévision initiale de 1 002,90 Mds, soit une diminution de 35,90 Mds (-3,696). La part des charges financières de la dette dans les dépenses courantes est de 6,8% et se décomposent en intérêts aux non-résidents pour 251 Mds (25,9696) et aux résidents autres que les administrations publiques pour 716 Mas [74,049%) ».

Les dépenses de biens et services ont augmenté de 275,74 Mds. Cela s’explique, selon Ismaël Dioubaté par « l’effort du gouvernement à améliorer les secteurs de la Santé et de l’éducation notamment par l’achat des produits pharmaceutiques, des consommables médicaux et des fournitures scolaires. Les dépenses de biens et services absorbent 17,4%% des recettes intérieures ». Les dépenses d’investissement, quant à elles ont baissé. De 9 665,33 Mds, elles sont évaluées à 9 019,21 Mds.

L’opposition a voté contre le volet recettes. Oussou Faux-fana, prési du groupe Libéral-démocrate fustige la hausse des dépenses courantes au détriment des dépenses d’investissements. « Au moment où on enregistre une baisse de 28 700 000 000 à l’agriculture qui peine à atteindre les 10% au moins des prévisions budgétaires conformément à l’accord de Maputo, 67 milliards à l’enseignement supérieur et 109 millions à l’enseignement technique, nous assistons à une augmentation vertigineuse des fonds de la Présidence à hauteur de 114 milliards de francs guinéens ». Une autre augmentation que l’opposition ne comprend pas, est celle qui porte sur la subvention à EDG pour 1 273 milliards de francs guinéens. Oussou Faux-fana demande au ministre Dioubaté de s’assurer de la bonne utilisation de ses ressources eu égard à la qualité de la desserte à Conakry et surtout à l’intérieur du pays.

Pour couvrir le déficit budgétaire qui s’élevant à 3 405,30 Mds, l’Assemblée autorise le ministère des Finances à contracter des emprunts pour un montant de 5 744 Mds ; recouvrer des créances sur les entreprises et autres redevables pour 181,3 Mds ; procéder a des cessions d’actifs pour 97,3 Mds ; procéder au remboursement du capital des emprunts extérieurs pour un montant de 659 Mds GNF et des emprunts intérieurs pour un montant de 1 958,1 Mds.

Et après tout, le Cauris de l’Assemblée a clos la session extraordinaire qui était exclusivement convoquée pour examiner et adopter la loi de finance 2019. Mission accomplie !

Oumar Tély Diallo