A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG, ce 14 septembre 2019, le vice-prési du parti a dénoncé ce qu’il considère comme une collusion entre le goubernement et le CENILE afin d’ouvrir un boulevard pour le RPG et ses alliés dans l’optique du 3e mandat. Il a également critiqué la visite au pays de l’Oncle Sam du Grimpeur qui, selon lui se cherche des soutiens pour tripatouiller la Constitution.

La mouvance pestilentielle et la CENILE se précipitent désormais pour des sélections légis-tardives avant la fin de l’année. Alors que l’institution « indépendante » en charge des scrutins était sevrée de budget depuis un bon moment, le Sali-flou Kébé a annoncé lors d’une rencontre avec le PM que tout était désormais rentré dans l’ordre et qu’on pouvait aller au scrutin. Hors de question d’aller à une quelconque élection tant que les recommandations des experts internationaux ne sont mises en œuvre, selon le prési du groupe parle-menteur Libéral-démocrate : « On a terminé les élections communales, jusqu’aujourd’hui les chefs de quartier ne sont pas installés. On est à trois mois de la fin de l’année. Le mandat des députés a été prorogé. Le fichier électoral n’est pas assaini, la CENI n’a même pas de budget. Comment peut-on organiser des élections en moins de trois mois ? Comme ils ont compris que le referendum ne passera pas, ils veulent s’offrir une majorité et passer par le parlement pour le 3e mandat. Laissez Kébé raconter ce qu’il veut. Il n’y aura pas d’élections tant que les chefs de quartier ne sont pas installés, tant que le fichier n’est toiletté… »

Le Premier ministre poursuit ses consultations avec les acteurs sociaux et politiques pour « aboutir au changement de Constitutionnel ». Il a adressé des invitations notamment à l’UFR et au chef de pile de l’opposition. Mais pour Oussou Fof, il n’y a aucune chance que ces deux entités répondent : « Notre Constitution peut être amendée, on peut modifier des articles. Mais puisque dans cette Constitution il y a l’article 154 qui ne donne pas la possibilité d’avoir un 3e mandat, il dit qu’il ne veut pas d’elle. Puisqu’ils pensent qu’ils sont plus intelligents, ils parlent de consultations, mais vous consultez les gens pour violer la loi ? S’il veut changer la Constitution, la méthode la plus simple est de faire rentrer le pays dans une transition. Certainement les militaires vont prendre le pouvoir, dissoudre les institutions et suspendre la Constitution. Il n’y aucun moyen d’avoir un 3e mandat. Si on nous avait appelé pour discuter des massacres du 28 septembre 2009, des Guinéens ont tués, violés, Alpha ne parle jamais de ça. S’il veut nous consulter pour parler de cette situation, nous répondrons ».

Le prési Alpha Grimpeur est actuellement aux Etats-Inouïs d’Amérique pour assister à l’Assemblée générale des Nations-Unies. Il profite de cette occasion pour tenter de rencontrer les hauts responsables américains pour parler notamment de l’économie, mais aussi de la politique, notamment l’affaire du 3e mandat. Le vice-prési de l’UFDG estime que la visite n’a pas été positive : « Il est allé aux Etats-Unis, il y a eu du boucan, nous avons été humilié parce que c’est notre ministre des Affaires Etrangères qui est allé le recevoir sur le sol américain. Il a beaucoup forcé, il a eu un rendez-vous, mais un des hauts responsables lui a clairement dit que les Etats-Unis se battent pour des élections apaisées, pour la démocratie. Il lui a dit qu’ils ne peuvent pas accompagner les chefs d’Etat qui veulent instaurer la dictature ».

Yacine Diallo