La situation de la pandémie du Covid-19 devient de plus en plus explosive. Alors que le bled a officiellement franchi la barre inquiétante des 1 000 cas confirmés, le dépistage pose problème dans la plupart des centres aménagés à cet effet. C’est le cas du Centre Communal médical “Les flamboyants”, situé dans le buisson de Petit-Simbaya dans la commune de Ratoma. Là, la seule morsure sanitaire visible est le lavage des mains à l’entrée principale. Le reste, chacun se débrouille. La distanciation sociale ? Mon œil ! Devant les agents dépisteurs, des citoyens se serrent pour la plupart sous une tente, d’autres sous un manguier. Ils s’assoient sur des chaises non désinfectées, déjà utilisées par de potentiels malades du Covid-19.
Pour ne rien arranger, les agents de la santé attendent que les personnes contacts se mobilisent massivement, s’inscrivent sur la liste pour leur annoncer un ou deux heures plus tard qu’elles ne peuvent faire le test avant 15 jours. Une décision justifiée, selon eux, par l’insuffisance des kits de dépistage. « Nous ne sommes pas là pour faire du tourisme, mais plutôt pour connaître nos statuts et sauver nos familles », tonne une mère de famille dont un collègue de sa fille a été infecté. Une infirmière lui réplique : « Plus d’une cinquantaine de personnes ont contracté la maladie ici, nous n’accepterons donc pas que des personnes se réunissent ici, attendez les 15 jours pour revenir ». Les personnes qui souhaitent, par simple curiosité, connaître leur statut, ne sont même pas acceptées.
L’opération proprement dite qui accuse un retard dans la matinée, connaît une lenteur hors norme, généralement occasionnée par l’amateurisme et l’insolence des agents de dépistage. Cette situation pousse des contacts directs de personnes atteintes du Coronavirus à quitter, sans faire le prélèvement. Ce qui laisse présager des lendemains incertains et atteste à quel point les services chargés de la riposte contre cette pandémie sont défaillants.

Yacine Diallo