La polémique enfle autour de la falsification de la nouvelle constitution. A l’origine, ce sont les opposants au tripatouillage de la Constitution de 2010 qui se faisaient entendre. Mais depuis quelques jours, les acteurs proches de la mouvance pestilentielle expriment leur étonnement. Malgré la sortie tranchée du sinistre de (l’in) justice, garde des sceaux, les dépités du parlement Covid-22 ont décidé de saisir la Basse-Cour Constitutionnelle. «  La saisine de la Cour constitutionnelle a été faite par l’Assemblée nationale, pas un groupe de députés. Ce sont les trois groupes parlementaires qui ont constitué la commission, chaque groupe a donné quatre personnes en plus des présidents des différentes commissions. C’est une décision du bureau de l’Assemblée » explique Dr. Ibrahima Sory Diallo du parti ADC-BOC.

La Basse-Cour constitutionnelle aura donc le choix : se départir de l’attitude partisane et rétablir la vérité. Ce qui n’est pas du tout gagné, ou s’aligner sur les mensonges du mystère de (l’in) justice et laisser Alpha grimper sur un nouveau sommet pour imposer cette nouvelle imposture au populo. Le prési de l’ADC-BOC qui a pourtant participé au scrutin controversé du 22 mars met déjà en garde : « Nous ne sommes pas d’accord avec la falsification du document qui a été voté par la majorité du peuple. Nous demandons à ce qu’ils ramènent le document qui a été voté. Le document qui circule actuellement est nul et de nul effet. Ce que le ministre de la Justice dit n’engage que lui. Cela ne nous engage pas. La Cour constitutionnelle ne peut pas se contenter de la décision du ministre parce que ce qu’il dit est en décalage avec la loi. La Cour constitutionnelle doit rétablir la Constitution qui a été votée le 22 mars ».
Mais Dr Ibrahima Sory Diallo ne se fait pas d’illusions, si les ténors de l’opposition n’agissent pas, le RPG arc-en-ciel qui contrôle déjà l’Assemblée de bout en bout peut se permettre de tout : « Lorsque vous n’êtes pas majoritaire dans un groupe, vous n’avez qu’à faire des plaidoyers. Si dans un combat, un groupe y va et un autre se retire, c’est l’échec programmé. Alpha Condé cherche à régner à vie, donc c’est à nous, politiciens de l’opposition, de comprendre ce jeu. Si les manifestations ne servent à rien, nous pouvons le bloquer institutionnellement, mais si on se divise, chaque groupe se constitue, cela va nous créer des problèmes ». 

Yacine Diallo