Les centres hospitaliers qui ne désemplissaient pas il y a à peine quelques mois, connaissent ces temps-ci des taux de fréquentation sérieusement en baisse. La raison ? Depuis l’arrivée de la pandémie Covid-19 qui continue de semer tristesses et désolations à travers le monde, aller à l’hôpital est perçu comme une mauvaise idée. Patients et médecins ont la peur au ventre. Selon, un pédiatre qui requiert l’anonymat, trouvé dans sa clinique montée à son domicile, dit avoir fait le même constat.
Dans les grands hôpitaux, il n’y a pas d’affluence. Même ici, dans des cliniques comme les nôtres, les nounous qui venaient avec leurs enfants pour se faire consulter ont désormais la peur au ventre. Elles affirment qu’avec les symptômes du Covid-19 qui se manifestent, entre autres, par la toux, la fièvre et les difficultés respiratoires, il n’est pas très prudent d’aller à l’hôpital. Car, pour un simple palu ou une grippe, le malade pourrait être suspecté de Coronavirus.
Certaines bonnes dames refusent même d’accompagner leurs enfants à l’hôpital pour les vaccinations de routine. « Et ces vaccins protège les enfants contre des maladies contre lesquelles des vaccins sont disponibles depuis bien longtemps. Malgré les assurances des praticiens de la santé, les mamans semblent avoir pris de façon péremptoire, leur décision. Selon elles, dans les hôpitaux, les médecins ne cherchent plus ailleurs. Dès que vous arrivez, on émet des doutes sur tous les cas. Tous les examens vont avec la pandémie actuelle. Ils cherchent et voient partout Coronavirus ». Donc, les femmes préfèrent maintenant la pharmacopée, « et l’utilisation de remèdes traditionnels en cette période d’épidémie est perçue par certains citoyens comme une occasion de soulager à moindre coût, de pallier la pénurie de moyens. Mais le recours à ces préparations médicinales non répertoriées, sans règlementation, suscite la méfiance des praticiens locaux de médecine occidentale et l’inquiétude des autorités parce qu’elles ne sont pas validées scientifiquement ».
Pour lui, certes le système de santé et des hôpitaux guinéens manquent de moyens. D’ailleurs « je me demande comment nos structures feront face à cette pandémie alors que déjà, dans les pays hautement développés, elles résistent à l’afflux soudain des patients de très grande détresse » s’interroge le toubib. Qui exhorte toutes et tous à respecter les gestes barrières afin de se protéger contre ce maudit virus. Et en cas d’apparition des symptômes, d’aller immédiatement se faire dépister.
Kadiatou Diallo