Alpha Grimpeur a assoupli dernièrement l’état d’urgence sanitaire et plusieurs autres mesures de restrictions qu’il avait instaurées au plus fort de la pandémie du Covid-19. Alors que la maladie semble commencer à perdre du terrain, selon les statistiques de l’ANSS, le chef de l’Etat a décidé de l’ouverture des classes pour le 29 juin prochain en ce qui concerne les élèves censés passer les examens en fin d’année scolaire et les étudiants qui terminent la licence cette année. Mais l’annonce a été accueillie avec scepticisme chez les élèves et étudiants. Ces derniers menacent de boycotter la reprise des cours. La cause, les frais élevés de transport qu’ils disent ne pas être en mesure de supporter en l’état actuel des choses. Au tout début de la pandémie, Alpha Grimpeur avait décidé de diminuer le nombre de passagers dans les taxis et minibus. Les chauffeurs, eux-aussi, ont décidé de doubler carrément le prix du tronçon : « C’est une décision qui a été prise par tous les présidents des étudiants des universités publiques et privées. Nous avons tenté, en vain, d’entrer en contact avec les cadres du ministère de l’Enseignement supérieur pour leur expliquer la situation. Alors, nous avons décidé de boycotter la rentrée.

Aujourd’hui, le transport n’est pas abordable, il y a des étudiants qui payeront jusqu’à 70 000 francs guinéens pour aller étudier. Ce n’est pas normal. Avec la conjoncture actuelle, ce n’est pas facile pour les étudiants. Le mot d’ordre de boycott n’est pas contre quelqu’un, c’est pour que les autorités puissent revoir le prix du transport » explique Eugène Locoh, prési du collège des étudiants et universités privées de Guinée. Sans occulter la situation des élèves et étudiants qui s’étaient déplacés du fait de l’état d’urgence sanitaire de l’intérieur du pays vers Cona-cris et vice-versa.

Avant d’annoncer le mot d’ordre de boycott, les représentants des étudiants auraient sollicité une rencontre auprès du département de tutelle. En vain : « Nous ne voulons pas que les universités soient des foyers de contamination. Pour tout ceci, on s’est dit finalement qu’il fallait proposer une rencontre avec les autorités pour parler des décisions qui ont été prises à notre absence. Nous avons appris que certaines universités ont reçu les kits sanitaires, c’est aux responsables de le confirmer, » ajoute Eugène Locoh.

Au mystère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, on semble minimiser la menace. Chez nos confrères du site Africaguinee.com, le secrétaire gênant, Binco Mamadi Touré, dit attendre que son département soit saisi de façon officielle par le collège des étudiants : « Nous attendons qu’ils nous envoient leur plateforme revendicative à qui de droit. C’est ainsi que nous allons voir s’il y a lieu de négocier et on va rentrer en contact avec eux. Mais voir un communiqué comme ça, je ne peux pas me prononcer de façon unilatérale ».

Yacine Diallo