Au Centre islamique de Donka, on se croirait en rase campagne, à l’occasion d’un baptême ou d’un mariage. La police filtre les entrées, mais une fois dans l’enceinte on s’ennuie pas, il y a à se mettre plein les yeux. Des gens qui mangent, qui bavardent, d’autres assis à même le sol en train de récupérer l’énergie perdue dans des courses à ne pas en finir. D’autres carrément KO dorment à poings fermés, jusque dans le local aménagé pour la prière. Un balai incessant de marchands ambulants, de pèlerins désorientés, d’accompagnateurs déboussolés, de responsables d’agences acculés par leurs clients.
Des stands sont installés pour la vente des tissus, des guides, des pagnes pour pèlerins mais aussi des sacs de voyage, des parapluies, des boites de conserves, des plats riz préparé… La liste est longue. Dans les bureaux, les responsables n’ont pas envie de sentir la presse, faute de temps. Ils entrent et sortent de leurs bureaux, pressés comme jamais, on ne sait même pas où ils vont.
Ainsi se déroule les préparatifs du hadj 2017. Le secrétariat aux affres religieuses a changé de tête, pas de méthode. Toujours les mêmes ratés, les mêmes couacs, les mêmes incompétences. L’arrivée de Aly Jamal le Bangoureur n’aura pas amélioré les choses. Mais de toutes les façons, il n’y a pas grand-chose à attendre de lui, quand on sait qu’il était jusque là administrateur de la mosquée Fayçal dont il ne reste que le nom. Le reste n’est qu’un amas de ciment coloré en vert et blanc abritant une piscine olympique.