Au lycée de Kipé, Soumaoro Néma, professeur de géographie admet que la reprise n’a pas été effective. Lui avait cours en terminale sciences sociales, mais « il m’a fallut réunir les quatre salles pour dispenser le cours, il y a eu que 56 présents ». Selon Soumaoro, tous ceux qui sont venus habitent le coin, l’essentiel des élèves proviennent de Bambéto, Dar-es-salam, Hamdallaye, ces quartiers chauds où la circulation était bloquée le matin.
Amara Balato Keita, le proviseur du Lycée Kipé, secrétaire général du FSLP, signataire du protocole d’accord, soutient que les professeurs du jour ont répondu présent. Les élèves aussi.
Pour lui, même si la base n’est pas d’accord, c’est la déclaration officielle de la suspension de la grève signée par les deux syndicats de l’éducation qui doit intéresser l’enseignant. « Les détracteurs nous qualifient de traitre. Mais moi je suis tranquille ». Selon lui, le BIT dit dans ses règlements que si une revendication est satisfaite à 50 %, « le syndicat à obligation de suspendre la grève et continuer les négociations. Et dans notre cas, on a eu près de 80% de satisfaction ». Les enseignants qui ne viendront pas les prochains, il compte les signaler aux autorités, mais il pense ne pas en arriver-là, car même en temps normal, la reprise n’est pas toujours facile en Guinée.
Traoré Mory, élève en terminale sciences mathématiques aborde dans le même sens. Si lui est venu, c’est parce qu’il doit faire le baccalauréat et pense que ses amis attendent la semaine prochaine. « En Guinée, la reprise des cours en milieu de semaine c’est difficile, attendez les à partir de lundi prochain ».
En attendant la reprise effective, la base syndicale crie à la trahison, le principal point de revendication n’est pas satisfait, le maintient de la valeur du point d’indice monétaire à 1030.