Yaya Kairaba Kaba, Pro crieur général, son substitut Aly Touré ont mis aux journalistes plein les oreilles. Le parquet fait un bilan de huit morts enregistrés par les offices de police judiciaires et médecins légistes, 36 gendarmes blessés, six policiers blessés au commissariat central de Matam et cinq autres au commissariat central de Matoto. Ce bilan établi par le parquet ne fait état d’aucun civil blessé, ce qui a choqué l’opinion.

A ce stade de la procédure, les magistrats préfèrent ne pas révéler les secrets de procédure. Les huit morts sont dûs à des violences, sauf que les rapports d’autopsie ne sont pas encore disponibles au niveau des enquêteurs. Selon une source proche du dossier, les rapports d’autopsie étaient bel et bien disponibles et, au moment où nous écrivons ces lignes, les enquêteurs ne les ont pas récupérés. Sur les huit décès il y aurait au moins trois par armes de guerre et un par fusil de chasse. Décès survenus à G’bessia, Bambéto, Dabondy.

Des personnes interpellées, le Parquet général a notifié 32 interpellations pour outrage, participation à un attroupement non autorisé, destruction d’édifices publics et privés. Sur ces 32 cas, 15 mineurs ont été déférés au tribunal pour enfant de Kaloum.

Des forces de sécurité désarmées

Sur ces cas de morts, le substitut du pro crieur, Aly Touré fulmine : « nous sommes totalement certains que les forces de l’ordre, dans le cadre du maintien d’ordre n’utilisent pas les armes à feux. Ils utilisent les armes conventionnelles, gaz lacrymogène, matraque et autres ». Une aberration, surtout que ce jour (20 février), tous les témoignages abondent dans le même sens : des bérets rouges ont tiré sur les manifestants, de même que des policiers et gendarmes. Des vidéos montrant des bérets rouges armés en train de dégager la route sur l’axe Bambéto-Kipé circulent également sur Internet.