Les Burkinabé se sont réjouis de cette arrestation. Ferveur vite tempérée par la décision de la justice française de le laisser en liberté, le temps pour elle de décider ou non de son extradition comme le demande la justice burkinabé. Il aura besoin d’une autorisation spéciale pour pouvoir quitter le territoire français pendant l’examen de la procédure d’extradition. « La justice française a décidé que François Compaoré resterait en liberté. Je dis bien resterait, il n’a pas été placé en liberté, il reste en liberté puisque, hier, il n’était pas emprisonné. Il était juste dans une situation d’attente administrative afin que la justice voie dans quelle mesure collaborer avec la justice burkinabè. Donc cette collaboration interviendra bien sûr, mais François Compaoré sera libre de ses mouvements », explique son avocat Maître Pierre Olivier Sur, ancien avocat d’un certain Alpha Condé. Me Olivier Sur explique que le Burkina Faso doit faire valoir sa demande extraditionnelle, « fondements, textes, règles de prescription, etc ». Cette demande devra arriver dans les vingt jours et sera examinée à nouveau par la justice française avant de décider de livrer ou non François Compaoré à son pays qui le poursuit pour « incitation à assassinat ».
La justice de son pays cherche à établir son rôle dans l’assassinat, en 1998, du journaliste Norbert Zongo et trois de ses compagnons. Ils avaient été retrouvés morts, carbonisés dans leur véhicule.