Pour la Koumanthieuse, Zeinab Diallo, parler de son livre signifie se dévoiler, c’est parfois « difficile », mais elle l’a fait, c’est un devoir. « J’ai parlé de la cour royale de Kansla, de Timbo et de Labé. Beaucoup auraient souhaité que je m’arrête à la cour royale de Timbo, mais j’ai choisi Labé, parce que c’est là que Koumanthio a été amené, non à Timbo ».
L’auteur explique que pour détruire Kansala, l’expédition était dirigée par Almamy Oumarou, mais les troupes commandées par Alpha Ibrahima de Labé, épaulé par Abdourahmane Diallo de Coin. « Deux monstres sacrés de la guerre qui ont défié bien des soldats par leur tactique, leur ruse, leur courage, leur endurance dans le combat ». Les deux royaumes (N’Gabou païens et Foutah musulman) étaient dirigés par des grands hommes. Le N’Gabou organisait des razzias, prenait des peuls comme esclaves et tuaient d’autres. Et inversement, dit-elle. Donc, les deux étaient ennemis et l’un devait disparaitre. Alors le Foutah a attaqué. Les érudits Peuls, dans leurs khalwa « avaient vu que Koumanthio était porteuse de pouvoir. Les génies (fétiches) de N’Gabou avaient aussi dit à Djankè Wali de bien protéger Koumanthio. Donc, pour détruire Kansala, il fallait capturer la princesse ».
En 1870, le puissant Diankè wali Sanè, le père de Koumanthio est vaincu, sa fille Koumanthio capturée. Au retour, l’Amamy Oumarou est mort. Ce qui était à trois est maintenant à deux (Abdourahmane de Coin et Alpha Saliou). Chacun KO de la princesse, mais Alpha Ibrahima avait l’avantage, Koumanthio était sur son cheval pendant le voyage. Abdourahmane les chahutait, mais ça n’a pas mordu. Donc, Alpha Ibrahima s’est offert la princesse. Koumanthio a eu des problèmes d’intégration, les griots ont proposé au roi de l’amener à Foulamori (près de N’Gabou), alors que la menace des rebelles Gabouka qui traversaient le Gaoual voulant la récupérer était réelle. Mais, Alpha Saliou a accepté et la rébellion a cessé. Ainsi vécut Koumanthio wali Sanè, d’abord princesse du N’Gabou, ensuite reine de Labé, puis reine-mère de Alpha Yaya Diallo, dernier roi du Labé.
Revendiquer Koumathio
L’auteur appelle à célébrer Koumanthiou, symbole pour nombre de communautés ethnoculturelle. « Les gens commencent à se la disputer. Je vous ai parlé des chercheurs Bissau-Guinéens et Sénégalais, voir Gambien et malien. Ils la revendiquent et ils sont en train de travailler dans les universités et centres de recherches pour se rapprocher d’elle. Moi je dis que c’est notre Koumanthio à nous, mais il faut de actes, des livres, des recherches. Il ne suffit pas de parler, si on ne fait rien, on va nous l’enlever ».
Dr Faza Diallo, voudrait que les Peuls incitent et financent tout chercheur qui s’intéresse à la culture et la civilisation Peule. Ce que les Bantous ont fait en offrant 250 000 FCFA à tous les étudiants qui ont envie de faire leurs thèses sur la civilisation Bantou.
Bonata Dieng, époux de la poétesse a suggéré que le livre soit présenté à la Ziaara de Karamoko Alpha mo Labé pour mieux le vulgariser.