Des citoyens interrogés ce mardi 3 octobre ont commenté le sujet différemment. Si certains appellent à la paix et la quiétude sociale, d’autres jugent nécessaires ces manifestations. Hadja Saran Condé, vendeuse au marché Enco 5, estime que ces marches n’ont que des impacts négatifs sur le développement du pays. « Ces marches n’ont aucune importance pour la population et le pays, surtout nous les vendeuses. S’il y a marche les gens n’auront pas le courage de sortir pour vaquer à leurs occupations et cela ne nous arrangera guère. Si nous n’écoulons pas nos marchandises, nos familles n’auront pas de quoi vivre. Le guinéen ne vit qu’au jour le jour » dénonce- elle.
Sur la même lancée Safiatou Baldé, une autre vendeuse assise devant sa boutique estime que rien ne vaut la paix dans un pays «  Je demande à l’opposition guinéenne d’arrêter ces marches. Il nous fatigue nous les pauvres, surtout nous les femmes qui sortons très tôt en quête du pain quotidien. Au cours de ces marches, nous perdons nos enfants. Cela fait très mal au cœur de voir celui que tu as porté pendant 9 mois mourir comme un chien. Même si l’enfant n’est pas de toi tu auras de la compassion. Même si rien ne va dans un pays, si tu as la paix du cœur tu pourras survivre. D’ailleurs le guinéen est habitué à cette souffrance ».
Alseny Soumah, un autre citoyen, juge lui ces marches nécessaires. Selon lui, ces opposants sont les seuls à aider le peuple guinéen à prendre son destin en main. Donc le peuple ne doit pas penser qu’ils agissent dans leur propre intérêt. Il estime tout de même, que c’est un droit pour le peuple de se battre pour un changement total « afin de bannir cette barbarie que nous inflige le président ». Il déplore tout de même les actes de vandalisme commis par certaines personnes sur les innocents.« Cela fait très mal de voir des personnes mal intentionnées détruire ce qu’on a réussi à construire durant des années, si à chaque fois que nous sortons pour manifester, nous détruisons nos biens publics, comment allons-nous avancer ? »
Depuis l’arrivée du prési Alpha grimpeur au pouvoir, 83 jeunes ont perdu la vie dans les marches de l’opposition respire- lacrymogène sans compter des dégâts matériels enregistrés.