A Koloma, les élèves n’ont pas attendu longtemps, juste le temps de constater qu’aucun bouffe-la-craie n’a pointé son nez dans les établissements et vive le désordre. Nombreux comme de fourmis, ils se sont attaqués aux voisins par jets de pierre. C’est le sauve-qui-peut. Les taxis dit rails-rails ont râlé. Les enfants pris au piège pleuraient et couraient dans tous les sens. Personne pour s’occuper d’eux. Les pauvres ! Les étalagistes ont remballé en un éclair, les boutiquiers aussi. Les flics sont arrivés avec leur parfum de lacrymogène. Les élèves se sont dispersés.

Au lycée et collège Kipé, l’affrontement a été de courte durée, les élèves sont rentrés à la maison, mais les policiers sont restésquelques temps. Au cas où !

A la minière, les élèves ont bloqué la circulation. Le gnogué a servi à ériger des murs. Au moins il aura servi à quelque chose. Les passants confus ont rebroussé chemin. Seuls les ‘’fous’’ continuaient. Après la minière, les routes étaient désertes, aucun élève dans les parages. La chaussée porte encore les stigmates de la violence : les cailloux et les ordures encore fumants à certains endroits.

A Matoto, le domicile du ministre de l’éducation, K tête au carré,  a été la cible des jeunôts. Des godillots ont pris des cailloux à sa place. Gaz lacrymogène était là pour les sauver à leur tour. Tant mieux.

Kaloum, Matam, Gbessia, Nongo, et d’autres coins étaient chauds ou sont encore chauds au moment où nous mettions ce texte en ligne.