Les victimes de la répression des forces de (dés)ordre le 14 mars dernier ont été inhumées ce lundi 19 mars au cimetière de Bambéto. Boubacar Barry, Mamadou Baïlo Diallo, Mamadou Saïdou Diallo et Mariam Bah, tous tués par balles, ont été accompagnés par les militants et responsables de l’opposition respire-lacrymogène de la morgue de l’hôpital Ignace Deen à la grande mosquée de Bambéto. À la tête du cortège funèbre, le chef de pile de cette frange politique, la Petite Cellule Dalein Diallo, accompagné de ses désormais principaux lieutenants, Makanera, son griot autoproclamé, le Dembo de l’UDG et Jean Marc Telliano-oui entre autres.

Dans le cortège, des photos des victimes, des pleurs, des coups de klaxon et des slogans hostiles au pouvoir du Grimpeur et aux forces (d’in)sécurité. À la mosquée de Bambéto, les familles des victimes étaient inconsolables :« Rien ne peut justifier ces assassinats ciblés, cette haine. Aucune personne ne doit être tuée à cause de son appartenance politique. Il faut que les Guinéens arrêtent de regarder leurs frères mourir, il faut qu’on résiste à cette injustice » clame un parent de Mamadou Saïdou Diallo, une des victimes.

Au cimetière de Bambéto, Makanera le  »griot » n’a pas mâché ses maux :« Le problème de la Guinée c’est le mensonge, l’hypocrisie et la cupidité. Ceux qui aidaient le pouvoir à voler quand Alpha était opposant sont aujourd’hui ses amis. Aujourd’hui on tue les jeunes, les femmes sans aucune justice et personne ne lève le petit doigt. Mais nous sommes déterminés à lutter contre l’injustice. Il faut que ce pouvoir comprenne que chaque goutte de sang de nos martyrs se transformera en des milliers de combattants pour mettre à terre ce pouvoir». Le prési de l’UFDG a de son côté appelé à continuer la lutte :« Ces 94 personnes ont été tuées par un régime sans foi ni loi.Mais nous devons continuer le combat parce que la fin approche. Il faut qu’on continue la lutte parce qu’on n’a pas le droit de reculer. C’est notre devoir de nous battre jusqu’à à la fin de l’injustice. Sinon toutes ces personnes auront été tuées pour rien».

Ces quatre personnes ont été atteintes par balles, le 14 mars dernier, lors de la manifestation de l’opposition respire-lacrymogène. Pour accentuer la pression, cette frange politique emmenée l’UFDG et son patron, demande à ses militants d’observer une journée ville-morte demain mardi, avant d’enchaîner avec une marche jusqu’au mystère de (l’in)justice mercredi et une autre sur l’autoroute Fidel Casse-trop le jeudi.