L’axe Foulamadina- Lambanyi ressemblait à un véritable champ de bataille dans la matinée de ce jeudi 19 avril. Les jeunes étaient dans la rue pour réclamer le retour du courant électrique qu’ils n’ont plus vu depuis 4 jours. Tout a commencé hier vers 16 h lorsqu’un groupe de femmes a barricadé la route à Kobaya sur la transversale T5 reliant la corniche à la route Leprince. Mais les flics ont réussi à les dissuader, les rassurant qu’elles verront la lumière à 18h. Ce qui fût fait. La trêve aura été de courte durée. Une heure après le retour du courant, les foyers ont de nouveau été plongés dans le noir. Les jeunes ont immédiatement pris d’assaut les rues, perturbant la circulation toute la nuit. Tôt le matin, ils ont érigé des barricades avec de grosses pierres, de troncs d’arbres, de poteaux électriques et brûlé des pneus. Des slogans  »Alpha zéro » ;  » EDG zéro  » ; « Gouvernement menteur ». « Nous avons droit à l’électricité comme les citoyens qui vivent dans les autres quartiers de la capitale. Nous voulons vivre comme les autres. Les autorités nous prennent pour des animaux, mais on verra. Nous ne quitterons pas la rue tant que le courant n’est pas revenu » s’exclame un certain Commando, devant des flics qui assistaient impuissants à la scène.
A propos de l’origine de ces perturbations, si on évoque naturellement la période d’étiage, des jeunes parlent de leur côté d’une nouvelle installation effectuée par la société EDG : « Depuis que EDG a touché à nos installations il y a 4 jours, nous ne voyons le courant que pour 1h. Nous sommes fatigués » explique un autre manifestant. Les agents de EDG qui faisaient des va-et-vient entre le siège de la société à Lambanyi et la T6 n’ont pas voulu s’exprimer.
A 11h, les cris de coeur des manifestants ont été entendus. Après de nouvelles manœuvres sur un poteau à Kobaya, le courant est revenu. C’était la liesse, les manifestants se congratulent. Les gens-drames ont été remerciés pour leur retenue face à la pression de la foule, ils ont même essuyé des jets de pierres à certains endroits, mais sans broncher. Après le retour du courant, jeunes manifestants et flics ont fait la fête ensemble pendant un bon bout de temps. Par la suite, les manifestants ont dégagé les barricades et la circulation est actuellement normale dans la zone. Mais que c’est fût une sale matinée pour les agents de EDG.