Les membres de la CGCPI (coalition guinéenne pour la cour pénale internationale) ont animé une conférence de presse ce mardi, 17 juillet à la maison de la presse de Coléah dont le thème a porté sur le crime d’agression. Objectif, célébrer les vingt ans du statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale. Cette juridiction depuis sa création le 17 juillet 1998 à la Haye au Pays-Bas, s’est donnée comme mission de juger les crimes de guerre, les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes d’agression. De nos jours, elle a eu à traiter 26 affaires dont la plupart est en phase de procès et la majorité en lien avec le continent africain. C’est d’ailleurs l’un des reproches que lui sont faits, ses détracteurs l’accusant d’être une justice aux ordres. Autre problème, la lenteur des procédures. Pourtant, des ONG de défense des droits de l’Homme appellent à soutenir son action parce que la Cour pénale internationale reste très importante. « Il ne faut pas stigmatiser la Cour. C’est un instrument, un bijou pour l’humanité. C’est la première fois depuis la première et la seconde guerre mondiale que l’humanité crée une juridiction pénale internationale permanente et qui travaille » dixit Me Hamidou Barry, prési de la CGCPI. Un travail qui n’est pas aussi parfait comme le constate certains, a-t-il reconnu. Mais, « si on critique notre justice, nous devons aller vers cette justice pour qu’elle marche ». Toujours est-il que la Cour pénale internationale est une juridiction de dernier ressort. C’est à défaut de la justice nationale qu’on doit la saisir.
La CPI écartée du procès du massacre du 28 septembre ?
Dans un arrêt rendu public par le pool des juges dans ce dossier, le massacre du 28 septembre est qualifié de « crime ordinaire ». Une décision qu’a contestée la CGCPI. Selon elle, le massacre du 28 septembre relève bien de crime contre l’humanité. D’où l’introduction d’un recours à la plus haute juridiction du pays pour contester cet arrêt. « A ce jour, l’affaire est pendante à la Cour suprême de Guinée parce que les juges ont estimé que ce sont des crimes ordinaires alors que nous, nous estimons que c’est des crimes contre l’humanité. Nous attendons l’arrêt de la Cour suprême. On va voir ce qu’elle va rendre. Si on n’est pas content, nous avons d’autres voies de recours aussi, telles que la Cour de la CEDEAO, la Cour Africaine de justice et la Cour Pénale Internationale », dit Me Hamidou Barry.
Si les avis des citoyens divergent quant au transfèrement du dossier du 28 septembre à la CPI, la Coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale, elle, préfère que le jugement se fasse en Guinée. « Nous avons toujours soutenu qu’il soit jugé en Guinée et c’est ce que nous souhaitons ».