L’audience dans l’affaire opposant Paul Moussa Diawara à l’Etat guinéen sur la disparition d’une misère de 30 milliards et poussières a repris ce mercredi au tribunal de première instance de Kaloum. La composition des membres du tribunal ayant été modifiée, le nouveau juge a demandé à recommencer les débats de zéro.
D’entrée, l’avocat (sans vinaigrette) de l’accusé, Me Salif Béavogui a voulu revenir sur la forme d’abord : compétence, caution etc. Me Lanciné Sylla, l’agent judiciaire de l’Etat s’y est opposé prétextant qu’il n’est pas question de revenir sur les questions déjà tranchées par le juge partant. Sauf par voie d’appel. Le bleu juge a fini par débouter la défense.
Pendant les débats, la partie civile a passé près de deux heures à trouver des réponses auprès de Paul pour qu’il explique le trou dans les comptes du (dé)régulateur des publicités. D’abord sur les prétendues formations, à l’étranger et en Guinée pour 17 milliards et poussières, Paul a refusé de répondre à certaines questions.
Sur les recouvrements acquis auprès des sociétés de téléphonie. Par exemple avec Orange Guinée, l’OGP a perçu 8 milliards, mais seulement la moitié a été versée dans ses caisses. Paul explique l’autre part est revenue aux huissiers, avocats, cabinet Eventus… pour avoir financé une bataille judiciaire contre lesdits débiteurs.
La défense s’est attelée à démontrer que l’OGP version Paul a fait des progrès. Des sièges à Conakry et en régions. Recruté des gens, paye l’impôt et taxes à l’Etat, et aussi lui verse des intérêts. Encore que l’OGP dotée d’un Conseil d’administration n’a jamais mis en cause la gestion de Paul.
A la fin de son intervention, Me Béa a évoqué les articles 258 à 275 du Code de procédure pénal pour demander une contre-expertise. Son client dit ne pas reconnaitre le rapport d’audit, encore qu’il n’a jamais reçu le rapport final. Paul reconnait avoir échangé des courriers avec l’auditeur, qui aurait refusé de prendre en compte nombre de documents comptables.
Le tribunal a rejeté la demande de contre-expertise et a demandé à Paul d’apporter ses dits documents qu’il dit détenir lors de la prochaine audience, prévenu le 29 octobre. Un homme averti en vaut deux !