Ce 25 février, l’opposition respire-lacrymogène a tenu une réunion au quartier général de l’UFDG à Hamdalaye-CBG. Objectifs, mettre la pression sur le goubernement pour, dit-on, obtenir l’installation des conseils régionaux et ceux des quartiers et des villes. Mais surtout apporter leur soutien aux citoyens de Kaporo-rails dont boutiques, habitations et ateliers sont en train d’être rasés au Centre directionnel de Koloma depuis quelques jours. Au terme d’une réunion de plus de deux heures, elle s’est fendue d’une déclaration.

Le déguerpissement de Kaporo-rails est actuellement sur toutes les lèvres. Depuis le début de la semaine, des grues du mystère de la ville et du déménagement du trottoir détruisent tout sur leur passage au centre directionnel de Koloma. Depuis le début de l’opération, des centaines de personnes dorment à la belle étoile, d’autres n’ont carrément plus de lieux de travail. Et Ibou Kourouma, ministre de la Ville promet de chasser tous les occupants de ces lieux quel que soit le temps que cela prendra. Une situation qui amène l’opposition respire-lacrymogène à sortir de sa réserve : « Sous le magistère d’un président civil et professeur de droit, l’on était porté à croire que les violences d’Etat ne seraient que de lointains souvenirs. Hélas ! A l’instant où nous rédigeons ces lignes, les populations de Kaporo-rails sont traumatisées par une descente musclée des forces de l’ordre qui se livrent à un déguerpissement sauvage et injuste ».

Selon, Boubacar Siddighi Diallo, porte-voix de circonstance, ce déguerpissement n’est pas sans conséquences : « A deux mois de la période hivernale, des milliers de personnes sont expulsées de leurs domiciles ou de leurs lieux de travail. Cela a pour conséquence de plonger ces citoyens dans un drame humain sans précédent au point de porter atteinte à leurs droits les élémentaires : droit au logement, à l’environnement sain et durable, à l’éducation, le droit à l’intégrité physique et morale, le droit à la vie familiale. Parmi ces personnes, il y a des enfants de moins de 7 ans, des femmes enceintes, des personnes âgées, des handicapés dont le déplacement nécessite des moyens particuliers. Ces préoccupations qui sont loin d’être partagées par les pouvoirs publics constituent des violations graves de notre Constitution ».

Face à cette situation de détresse humanitaire dont les conséquences seraient multiples et diverses, et pour éviter le scénario de 1998, l’opposition appelle le prési Alpha Grimpeur à stopper l’opération : « Il est du devoir de l’Etat d’assurer la protection des personnes et de leurs biens. C’est pourquoi nous en appelons au sens de responsabilité du président de la république afin de surseoir à l’exécution de ce déguerpissement et à la quête d’une solution qui intègre les dimensions sociale, humaine et les réalités socioéconomiques des populations concernées ».

Au cours de cette plénière, les leaders de l’opposition ont également demandé au goubernement d’enclencher le processus de la mise en place des conseils régionaux et ceux des villes et des quartiers dans un bref délai. Mais ces conseils pourraient ne jamais voir le jour. Le parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel cogiterait à amender à nouveau le Code électoral pour supprimer les dispositions qui stipulent que les conseils de quartiers seront désignés au prorata des résul-tares des dernières sélections communales. Un moyen pour le mystère de l’Administration du trottoir et de la Décentralisation de continuer à garder la main mise sur ces conseils.    

Yacine Diallo