L’opposition respire-lacrymogène, l’UFDG en tête, dénonce la brutalité avec laquelle le pouvoir Grimpeur est en train de déguerpir les citoyens du Centre directionnel de Koloma. Elle demande l’arrêt immédiat des opérations dans la zone. Mais depuis hier, un enregistrement sonore du président de l’UFDG qui daterait de 1998 fait polémique dans la cité. A l’époque ministre des Travaux publics, la Petite Cellule Dalein avait soutenu que le déguerpissement de 1998 n’était pas une question des droits de l’Homme, mais une nécessité pour l’Etat de récupérer des domaines qui lui appartiennent. Bien des détracteurs soutiennent que le chef de pile de l’opposition était la cheville ouvrière des opérations de 1998. Ce 26 février, Alpha Boubacar Bah, conseillé du prési de l’UFDG et chargé des relations publiques et extérieures, balaie ces accusations du revers de la main : « Sur le principe, le chef de file de l’opposition n’a pas changé. Il défend toujours que lorsqu’un domaine est réservé de l’Etat, qu’il est susceptible d’être récupéré à tout moment pour utilité publique. Mais en même temps il dénonce la brutalité avec laquelle ce déguerpissement est opéré. Lorsque ce déguerpissement se faisait en 1998, il était à Paris. Dans l’audio, vous comprendrez que c’est un ministre des Travaux publics qui ambitionnait de désenclaver une commune, d’ouvrir des routes. Lorsqu’il est rentré, il a trouvé que c’était autre chose, c’était un autre plan qui est mis en place. Il s’est tout de suite levé. Aujourd’hui autour d’Alpha Condé, il y en a beaucoup qui peuvent témoigner de ses actes. Il a bougé avec le Premier ministre actuel, Kassory Fofana, ils sont allés voir le Président pour lui demander d’arrêter cette opération qui était sauvage et qui ne répondait plus au besoin d’utilité publique qui la motivait au départ. Ce sont eux deux qui ont coordonné l’arrêt des opérations ».
Alpha Boubacar Bah s’en est également pris au prési Alpha Grimpeur qui, selon lui aurait fait fi de sa promesse à la population de Kaporo-rails dans un passé récent : « Le 4 mai 2016, le président Alpha Condé avait promis que tous les déguerpis de 1998 et tous ceux qui vont être déguerpis seront dédommagés. Qu’est-ce qui en a été fait ? 21 ans après, aucune infrastructure n’a été construite. Tout a pratiquement été vendu à des privés. Dans cette zone c’est toute une activité économique qui est détruite ». En attendant, les grues du mystère de la Ville et du déménagement du trottoir continuent de raser les bâtiments.
Yacine Diallo