RSF, Reporters Sans Frontières a publié, ce jeudi, son classement mondial de la liberté de la presse 2019. Une liste de 180 pays et régions, établie selon le critère du degré de liberté dont jouissent les journalistes. Il est une photographie de la situation de la liberté de la presse, fondée sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans ces pays et régions. Il n’est pas non plus un indicateur de la qualité de la production journalistique dans un pays. Pour établir son classement, RSF a développé un questionnaire en ligne comportant 87 questions, centré sur ses critères. Les réponses de ces experts sélectionnés par RSF, associées au relevé des violences commises à l’encontre des journalistes sur la période étudiée, permettent d’établir un score de 0 à 100. 0 y représente la meilleure note, 100 la pire. C’est du qui perd gagne. De 0 à 15 points : situation bonne ; de 15,01 – 25 points situation plutôt bonne ; de 25,01 à 35 points situation problématique ; de 35,01 à 55 points situation difficile ; de 55,01 à 100 points situation très grave.
Où se trouve la Guinée
Classé 107 sur 180 pays mondial de la liberté de la presse 2019, la Guinée a perdu 3 points par rapport à l’an passé. Même si aucun journaliste n’a été tué en 2019, RSF n’apprécie pas la situation de la presse en Guinée. « En Guinée, le régime du président Alpha Condé n’est pas tendre envers la presse. Le président tient souvent des propos sévères envers les médias nationaux et internationaux, et les organisations de défense de la liberté de la presse. Les autorités tentent régulièrement de censurer les médias critiques du pouvoir sous des prétextes administratifs ou juridiques. En 2018, le fondateur d’un site d’actualité a été illégalement détenu pendant deux semaines alors que les délits de presse sont dépénalisés dans le pays, et l’accréditation du correspondant de plusieurs médias internationaux a été suspendue. La révision de la loi sur la presse annoncée par le ministre de la communication inquiète les professionnels du secteur alors que la loi sur l’accès à l’information adoptée en 2010 n’a toujours pas été promulguée ».
Selon l’analyse de RSF, l’Afrique subsaharienne n’échappe pas à la nouvelle dégradation mondiale de la liberté de la presse. « La haine des journalistes, les attaques contre les reporters d’investigation, la censure, notamment sur internet et les réseaux sociaux, les pressions économiques et judiciaires contribuent à affaiblir la production d’une information libre, indépendante et de qualité sur un continent où la liberté de la presse a connu d’importantes évolutions en 2018 ». Les situations restent très contrastées entre la Namibie (23e), qui regagne sa première place en Afrique, le Burkina Faso (36e) ou le Sénégal (49e), qui bénéficient de paysages médiatiques parmi les plus pluralistes, et les trous noirs de l’information que sont l’Erythrée (178e) et Djibouti (173e), où aucun média indépendant n’est autorisé à travailler. Comme en 2017, 22 pays sur 48 sont classés en rouge (situation difficile) ou en noir (situation très grave) en Afrique subsaharienne.
A date, dit RSF, 8 journalistes ont été tués dont un journaliste citoyen et un collaborateur. 3 en Afghanistan, 2 au Mexique et 1 au Ghana. 170 journalistes sont emprisonnés, 150 journalistes citoyens emprisonnés, 16 collaborateurs emprisonnés.
Les 10 premiers élèves sont : Norvège, Finlande, Suède, Pays-Bas, Danemark, Suisse, Nouvelle-Zélande, Jamaïque, Belgique, Costa-Rica. Et les pires pays pour les journalistes sont : Laos, Arabie Saoudite, Djibouti, Syrie, Soudan, Vietnam, Chine, Erythrée, Corée du Nord, Turkménistan.
Oumar Tély Diallo