Programmé ce 17 mai pour examen et adoption, le projet de loi portant statut général des agents de l’Etat et des fonctionnaires contractuels a une nouvelle fois a été ajourné. La faute à l’absence des dépités à l’hémicycle. Sur plus d’une centaine de parle-menteurs qui ont accepté de proroger leur mandat sans sourciller, seulement 51 se sont pointés. La plénière a été retardée pendant plus d’une heure par le Cauris de l’Assemblée pour attendre d’éventuels retardataires. En vain. Le prési de l’Assemblée nationale s’est vu obligé de lever la séance à peine 20 minutes après l’ouverture. Le ministre de la Ponction Publique, attendu à l’hémicycle pour défendre son projet de loi a lui aussi posé un lapin au Cauris et sa bande. Billy Nakouma Doumbouya a préféré poser ses valises en France depuis quelques jours pour, dit-on, mission commandée. Mais le prési de l’Assemblée nationale dédouane le ministre et charge son secrétariat gênant de son institution : « Je suis obligé de lever la séance parce que le quorum n’est pas atteint. Le ministre qui devait être là est absent de notre pays, il est en mission. C’est indépendamment de sa volonté si vous êtes là. On vous a déplacé parce qu’il y a eu un dysfonctionnement au niveau du secrétariat général. Il devait prendre des dispositions pour éviter de vous déplacer. Ils doivent être à même de savoir qu’un ministre est absent du pays et éviter de le programmer. Nous allons prendre des mesures pour que cela ne se reproduise plus ».

Ces perturbations font marrer Oussou Gaoual, du groupe parle-menteur Libéral-démocrate : « Ainsi fonctionne notre assemblée nationale. Nous n’avons aucune personnalité, les ministres font ce qu’ils veulent. Ils n’ont aucun respect pour l’assemblée, et le chef ne dit rien ».

Le vote de ce même projet de loi a été renvoyé le 2 mai dernier. La commission Ponction publique n’avait fait aucun travail depuis l’ouverture de la session des lois. Pire, sur 25 dépités, cette commission n’en compte à ce jour que 5. Eux aussi n’ont jamais assisté aux travaux de commissions et d’inter-commissions. Alors à quoi sert la prorogation du mandat de nos dépités ? Percevoir simplement leur prime ?

Yacine Diallo