À Abuja au Nigeria, la Cour de Justice de la CEDEAO (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a commencé à entendre l’avocat des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse. La première audience s’est ouverte le jeudi 27 juin, puis vendredi le 28.
Cette procédure, dite en référé, s’est déroulée en présence d’une délégation du collectif des victimes et de Maitre Alpha Yaya Dramé, avocat des plaignants. L’avocat a expliqué à la Cour le processus qui a conduit à l’expulsion de près de 20 000 citoyens de leurs maisons à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse en février et mars dernier. Une vidéo du ministre de la Ville et de l’aménagement du territoire, Ibou Kourouma a été visionnée, vidéo dans laquelle il dit avoir conféré récemment avec des investisseurs guinéens intéressés à occuper la zone libérée.
L’audience s’est déroulée sans l’Etat Guinéen. Les robins ont accordé dix jours supplémentaires aux autorités guinéennes de transmettre leurs arguments par écrits. À défaut, la Cour pourrait statuer tout simplement. Qui ne dit mot consent.
Pour les victimes, c’est une première phase, elles espèrent obtenir une condamnation d’un « régime qui ne respecte pas le droit de ses populations ».
Même s’il n’y a pas de prison où enfermer un Etat, une condamnation de la Guinée serait symbolique.