A 48 heures de la manif du FNDC du 14 octobre, les esprits s’échauffent. Dans les quartiers généraux des partis politiques, les discours deviennent de plus en plus musclés. Alors que les farces de l’ordre ont déjà commencé la rafle dans les rangs du Front avec notamment les arrestations du coordinateur Abdourahmane Sano, de Sékou Koundouno et d’autres, le leader de l’UFDG, à l’occasion de l’assemblée générale de son parti, a appelé ses militants à sortir massivement le lundi pour barrer la route au projet du 3e mandat : « Je vais commencer par vous annoncer l’arrestation de monsieur Abdourahmane Sano et certains de ses collègues. Mais il ne faut pas vous émouvoir. Rien, absolument rien ne va nous empêcher de barrer la route à l’assassinat programmé de notre démocratie. Il semble que pour monsieur Sidya Touré et moi, ce n’est pas la prison qui nous est réservé, c’est la mort. Mais ne vous inquiétez pas, lorsqu’on prend la décision de se battre pour libérer son pays de l’injustice, de l’arbitraire, de la haine et de la violence, on doit être muni d’une volonté et d’un esprit de sacrifice qu’on ne peut pas changer. Nous allons mener le combat pour libérer la Guinée de la dictature ».

Le chef de pile de l’opposition exige la libération sans délai des responsables du Front : « Nous exigeons la libération immédiate de monsieur Sano. Et si demain vous apprenez que nous sommes en prison ou qu’Alpha Condé nous a fait assassiner, ne vous préoccupez pas de ça, continuez la lutte parce que nous serons alors devenus un sacrifice pour le triomphe de la démocratie et de la justice ».

La petite Cellule Dalein Diallo, qui a encore en travers de la gorge le non achèvement du processus des sélections communales, accuse le Grimpeur et son clan d’avoir transformé le bled en un Etat voyou : « Alpha Condé a mis le pays à terre. Un pays, c’est d’abord son unité, sa démocratie et l’état de droit. Nous avons affaire à un Etat voyou qui est la négation du droit. Refuser d’installer les conseils de quartier et ceux régionaux est une négation du droit. On est allé aux élections avec l’idée de les installer quinze jours après les exécutifs communaux. Alpha a décidé de ne pas appliquer la loi et ses lieutenants l’assument avec arrogance. C’est ça un Etat voyou. C’est une négation du droit et de l’unité du pays. Nous avons fait toutes les concessions, répondu à tous les dialogues, signé toutes sortes d’accords, qu’ils n’ont jamais respectés. Ils violent le droit et s’arrêtent devant nous pour dire qu’ils ont bien fait. Nous ne l’accepterons pas. Alors qu’on soit dans les prisons, qu’on soit dans les cimetières, restez mobilisés pour que notre pays puisse jouir de la liberté ».

De son côté, Oussou Gaoual, coordinateur de la cellule de com de l’UFDG demande aux Guinéens de tout faire pour empêcher les membres du goubernement de rallier leur lieu de travail le 14 octobre : « Ce lundi sera le lundi de la justice, de la vérité. Ce lundi va mettre fin à la corruption, à la barbarie, à la dictature d’Alpha Condé et son gouvernement. A partir de 3 h du matin, personne ne doit être en situation de se déplacer. Alors, que les miliciens qui sont en route ne nous poussent pas à accélérer le calendrier. Les intimidations qu’ils occasionnent sont de nature à nous dire que ça n’attendra pas le lundi. Si quelqu’un d’entre eux réussit à rejoindre son bureau, ce qu’on aura échoué. Et nous ne devons pas échouer ».

Yacine Diallo