Le FNDC projetait d’enterrer ses morts ce mercredi 30 octobre, au cimetière de Bambéto. La levée des corps était prévue à 10 heures à la morgue de l’hosto Ignace Deen, suivi d’une marche funèbre jusqu’à la mosquée de Bambéto pour la prière funèbre puis l’enterrement. Sauf que patatras ! Le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique a pondu un communiqué hier soir portant à la connaissance des familles et des proches des victimes des événements des 14 octobre 2019 et suivants, que les autopsies sont en cours, et « qu’eu égard à leur complexité, celles-ci ne sont pas encore arrivées à leur terme. Donc les corps ne sont pas disponibles pour être inhumés ». Les accès à a morgue ont été matinalement barricadés par les forces de l’ordre. Le gouvernement a marché sur la marche funèbre.
Coté FNDC, on rétorque que le communiqué n’est pas fondé. Déjà ce mardi soir, tout était réglé. Mamadou Billo Bah, chargé des opérations par intérim est formel : « Hier déjà aux environs de 17 heures, les corps étaient traités, formolisés et mis dans les linceuls, les tombes creusées, des pick-up apprêtés à Bambéto pour aller les transporter. Depuis le 14, nous venons à la morgue. On était entièrement préparé à enterrer ces corps aujourd’hui. A la date d’hier, les autopsies étaient bouclées, les rapports sont disponibles. Nous avons reçu les déclarations de décès mentionnant les causes de ces morts. Nous supposons que tout était prêt pour que ces corps soient enterrés aujourd’hui ». Pour Billo Bah, c’est de la mauvaise foi, cette attitude du gouvernement. Sinon, dit-il, rien ne justifie la rétention de ces corps. Il a également souligné que le cimetière de Kameroun leur a été refusé, ainsi que la mosquée turque à Bambéto.
Aliou Bah du Model, a réagi sur sa page : « Avec la gouvernance Alpha Condé, la Guinée n’a pas seulement perdu ses repères de développement. Elle a surtout perdu son humanisme ».
Au finish, le FNDC s’est résigné à enterrer ses morts plus tard. Un communiqué sera publié dans les prochaines heures pour donner le nouveau programme.
Oumar Tély Diallo