Les procès ‘’fleuves’’ des partisans du FNDC se poursuivent dans les différents tribunaux du pays. Ce 21 octobre, une trentaine de personnes, interpellées pour la plupart dans la commune de Matam avant et après la manifestation du 14 octobre, ont comparu au tribunal de première instance de Mafanco. Parmi eux, Abdoulaye Bangoura, Aboubacar Sylla et le 2e maire-adjoint de cette commune, Aliou Badra Cheickna Koné. Ils sont accusés entre autres de participation délictueuse à un attroupement, d’usurpation de titre et de fonction, de signe et d’emblème, d’entrave à la liberté de circulation par le parquet de Dixinn, alors qu’ils été ont mis aux arrêts le dimanche 13 octobre.

Dès la matinée du lundi, les flics ont bouclé toutes les issues menant au siège du tribunal. Une fouille systématique imposée à tous ceux qui veulent y accéder. A la barre, Badra Koné et ses deux co-accusés rejettent catégoriquement toutes ces accusations. Ils disent avoir été enlevés par les services de sécurité avant même la manifestation du 14 octobre : « J’étais chez moi le dimanche 13 octobre, vers 15h, j’ai vu débarquer plus de 20 pick-up devant ma concession. Ils m’ont enlevé dans ma cour, alors que si on m’avait adressé une convocation j’allais répondre. » déclare le secrétaire national de la jeunesse de l’UFR. Vous étiez en groupe non ? demande la présidente. Badra Koné de rétorquer : « Je suis une autorité politique, les gens viennent chez moi tous les jours ». Est-ce que vous ne portiez pas un uniforme militaire ? enchaine Djénabou Donghol Diallo. « Les habits que je porte sont dédouanés au Port autonome de Conakry et vendus à Madina. Je n’appelle pas ça tenue militaire ». 

Le ton est monté d’un cran quand le procureur a voulu montrer une supposée vidéo de Badra Koné dans laquelle il arborerait cet uniforme militaire pour étayer ces arguments, alors qu’elle n’est pas versée au dossier. Ce qui irrite le collectif des avocats de la défense : « On est à une audience publique et non dans un salon privé » crie Me Thierno Souleymane Barry. Et un autre avocat d’ajouter : « C’est une mise en scène qu’on doit rejeter ». 

La présidente du tribunal accepte de visionner la vidéo sans demander l’avis de la défense. Bâtonnier Mohamed Traoré sort de ses gonds : « Dès aujourd’hui nous demandons votre récusation parce que vous n’êtes pas à mesure de rendre une décision en toute indépendance. Vous affichez votre amitié avec le parquet. C’est écœurant ! Rien ne m’étonne à Mafanco, mais comprenez que nous ne sommes plus dans les procès de connivence ». La présidente du tribunal s’entête et regardent la vidéo avec le ministère public. Pour protester contre cette décision, Badra Koné décide de ne plus répondre à leurs questions : « Je constate que ce procès n’est pas juste. Je ne réponds plus à vos questions parce que mon sort est déjà scellé et tout est préparé à l’avance ».

Le ministère public demande alors un renvoi d’une journée pour pouvoir effectuer la projection. Il se heurte au refus des avocats de la défense. Après une brève suspension de l’audience, dame Djénabou Donghol rejette la demande du parquet et lui demande de requérir. Dans ses réquisitions, le parquet n’est pas allé de main morte. Il estime que les faits en sa possession sont suffisants pour confondre le secrétaire national de la jeunesse de l’UFR et ses deux amis : « Aliou Badra s’est permis de s’habiller en uniforme militaire sans aucune autorisation, c’est pourquoi il est arrêté. Il est constant que ces faits sont constitués ». Il demande au tribunal de le condamner à 5 ans d’emprisonnement et à 2 millions de francs guinéens à titre d’amende. Le tout, dit-il, en application de l’article 678 du Code pénal.

Pour Abdoulaye Bangoura et Aboubacar Sylla, arrêtés avec Badra Koné, le parquet requiert 6 mois de prisons ferme et un million d’amende chacun. Le dossier est renvoyé à demain mardi 22 octobre pour le délibéré. 

Yacine Diallo

Les procès ‘’fleuves’’ des partisans du FNDC se poursuivent dans les différents tribunaux du pays. Ce 21 octobre, une trentaine de personnes, interpellées pour la plupart dans la commune de Matam avant et après la manifestation du 14 octobre, ont comparu au tribunal de première instance de Mafanco. Parmi eux, Abdoulaye Bangoura, Aboubacar Sylla et le 2e maire-adjoint de cette commune, Aliou Badra Cheickna Koné. Ils sont accusés entre autres de participation délictueuse à un attroupement, d’usurpation de titre et de fonction, de signe et d’emblème, d’entrave à la liberté de circulation par le parquet de Dixinn, alors qu’ils été ont mis aux arrêts le dimanche 13 octobre.

Dès la matinée du lundi, les flics ont bouclé toutes les issues menant au siège du tribunal. Une fouille systématique imposée à tous ceux qui veulent y accéder. A la barre, Badra Koné et ses deux co-accusés rejettent catégoriquement toutes ces accusations. Ils disent avoir été enlevés par les services de sécurité avant même la manifestation du 14 octobre : « J’étais chez moi le dimanche 13 octobre, vers 15h, j’ai vu débarquer plus de 20 pick-up devant ma concession. Ils m’ont enlevé dans ma cour, alors que si on m’avait adressé une convocation j’allais répondre. » déclare le secrétaire national de la jeunesse de l’UFR. Vous étiez en groupe non ? demande la présidente. Badra Koné de rétorquer : « Je suis une autorité politique, les gens viennent chez moi tous les jours ». Est-ce que vous ne portiez pas un uniforme militaire ? enchaine Djénabou Donghol Diallo. « Les habits que je porte sont dédouanés au Port autonome de Conakry et vendus à Madina. Je n’appelle pas ça tenue militaire ».

Le ton est monté d’un cran quand le procureur a voulu montrer une supposée vidéo de Badra Koné dans laquelle il arborerait cet uniforme militaire pour étayer ces arguments, alors qu’elle n’est pas versée au dossier. Ce qui irrite le collectif des avocats de la défense : « On est à une audience publique et non dans un salon privé » crie Me Thierno Souleymane Barry. Et un autre avocat d’ajouter : « C’est une mise en scène qu’on doit rejeter ».

La présidente du tribunal accepte de visionner la vidéo sans demander l’avis de la défense. Bâtonnier Mohamed Traoré sort de ses gonds : « Dès aujourd’hui nous demandons votre récusation parce que vous n’êtes pas à mesure de rendre une décision en toute indépendance. Vous affichez votre amitié avec le parquet. C’est écœurant ! Rien ne m’étonne à Mafanco, mais comprenez que nous ne sommes plus dans les procès de connivence ». La présidente du tribunal s’entête et regardent la vidéo avec le ministère public. Pour protester contre cette décision, Badra Koné décide de ne plus répondre à leurs questions : « Je constate que ce procès n’est pas juste. Je ne réponds plus à vos questions parce que mon sort est déjà scellé et tout est préparé à l’avance ».

Le ministère public demande alors un renvoi d’une journée pour pouvoir effectuer la projection. Il se heurte au refus des avocats de la défense. Après une brève suspension de l’audience, dame Djénabou Donghol rejette la demande du parquet et lui demande de requérir. Dans ses réquisitions, le parquet n’est pas allé de main morte. Il estime que les faits en sa possession sont suffisants pour confondre le secrétaire national de la jeunesse de l’UFR et ses deux amis : « Aliou Badra s’est permis de s’habiller en uniforme militaire sans aucune autorisation, c’est pourquoi il est arrêté. Il est constant que ces faits sont constitués ». Il demande au tribunal de le condamner à 5 ans d’emprisonnement et à 2 millions de francs guinéens à titre d’amende. Le tout, dit-il, en application de l’article 678 du Code pénal.

Pour Abdoulaye Bangoura et Aboubacar Sylla, arrêtés avec Badra Koné, le parquet requiert 6 mois de prisons ferme et un million d’amende chacun. Le dossier est renvoyé à demain mardi 22 octobre pour le délibéré.

Yacine Diallo