Meurtres, violations de domicile, séquestrations, arrestations, emprisonnements, rien n’y fait. Les défenseurs de la Constitution de 2010 ne lâchent pas pied. Ils se disent déterminés à en découdre, tant en Guinée qu’en dehors de nos frontières, avec les prometteurs d’un projet de changement constitutionnel, porté notamment par le Président Alpha Condé et son gouvernement. La manifestation du 4 novembre, à l’initiative du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a mobilisé du monde dans les villes de Kindia et de Labé, sans incidents. Les citoyens de Kindia ont battu le pavé pour désapprouver le projet de nouvelle Constitution. La marche est partie de la gare routière à la Place des martyrs, en passant par le centre-ville. Les slogans étaient sans ambages : « Libérez Sanoh ! » ; « Non au troisième mandat » ; « Deux mandats ça suffit » ; « Amoulanfé ».
«Tous ces slogans se résument à deux aspects : premièrement, nous exigeons la libération immédiate et sans condition de nos leaders détenus à la maison centrale, parce que ce sont des personnes innocentes qui ont été injustement arrêtées. Deuxièmement, c’est pour empêcher le Président Alpha Condé et le clan mafieux qui l’entoure à obtenir un mandat de plus après le 21 décembre 2020 », a déclaré Alsény Farinta Camara, le coordinateur régional du FNDC à Kindia. Abdoulaye Bah, ancien président de la délégation spéciale et membre de la branche du FNDC dans la préfecture, a indiqué qu’il « n’est écrit nulle part dans la Constitution guinéenne qu’un parti politique, un président, un député, ou une coopération peut changer la Constitution. » La branche du FNDC Kindia s’est déterminée à poursuivre le combat jusqu’à ce que le Président de la République renonce à son projet de mise en place d’une nouvelle Loi fondamentale.

A Labé, les citoyens ont également manifesté leur opposition à ce projet au cours d’une marche pacifique dans la ville. Les manifestants ont marché du rond-point Hoggo M’bour, via le carrefour Chaikou Baldé, le cinéma Daka, Carrefour Bilaly, l’esplanade du stade régional, corniche Konkola, Kouroula, Pounthioun pour s’achever au carrefour Tinkisso, où s’est tenu le meeting aux environs à 13 heures. La marche s’est déroulée sans incident : pas de barricades, encore moins de pneus brûlés. Un service minimum assuré dans certaines banques, et d’autres citoyens vaquer à leurs à programmes, nous rapportent des confrères, ajoutant que les écoles publiques et privées ainsi que le grand marché de Labé sont restés fermés pendant la manifestation.

Yaya Doumbouya