Après les heurts meurtriers entre les forces de « l’ordre » et les jeunes lors de la marche funèbre ce lundi 04 novembre, violences qui ont fait 3 morts, la communauté internationale et l’OGDH, Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen, ont réagi. Chacun a condamné la violence, appelé à traduire en justice les auteurs, puis à reprendre le dialogue.

D’abord la communauté internationale, dont le Système des Nations Unies, la Délégation de l’Union européenne en Guinée et les Ambassades des Etats-Unis et de France en République de Guinée, ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils disent être attentifs aux résultats des procédures judiciaires diligentées pour faire toute la lumière sur ces évènements, y compris ceux des 14 et 15 octobre, et aux poursuites engagées vis-à-vis des responsables quels qu’ils soient. « Elles invitent toutes les parties à la retenue, condamnent l’usage de la violence et tout acte de provocation, quels qu’en soient les auteurs. Elles exhortent les responsables à privilégier une gestion adaptée des manifestations publiques par les forces de l’ordre ». Lesdites missions invitent au plus tôt à la reprise du dialogue entre tous les acteurs politiques dans un esprit de responsabilité et d’apaisement. Afin de préparer les prochaines échéances électorales sereinement, il est primordial de préserver les acquis de la Guinée à savoir la paix, l’Etat de droit, le respect des droits de l’homme et des institutions démocratiques.

Par la suite, la CEDEAO a également fait part de sa tristesse et sa consternation face à ces violences. Elle aussi exhorte les autorités à diligenter des enquêtes. « La CEDEAO invite toutes les parties à la retenue, condamne la violence et les provocations, invite à une gestion adaptée des manifestations. La CEDEAO aussi invite à la reprise du dialogue entre tous les acteurs politiques dans un esprit de responsabilité et d’apaisement ».

L’OGDH pour sa part a condamné l’usage « disproportionnée de la force et s’interroge sur la motivation réelle de ceux qui sèment la mort au sein de la population. Voudraient-ils créer le chaos dans un pays qui n’a que trop souffert des effets pervers du déficit de démocratie ? Pourquoi ce sont les pauvres populations qui paient le lourd tribut des errements politiques des uns et des autres ?» En attendant la réaction du Premier ministre, du ministre de l’Administration du territoire, de la Sécurité qui devraient répondre de cette « bavure policière », l’OGDH en appelle à l’esprit de responsabilité des agents des forces de l’ordre, qui ne doivent pas perdre de vue que « l’exécution d’un ordre manifestement illégal leur est individuellement imputable ».

Oumar Tély Diallo