Alors que le président de la CENI, la mouvance présidentielle et Alpha Condé filent tout droit vers des élections législatives contestées, l’opposition politique sort de ses gonds. Au terme deux heures de plénière, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Faya Millimono, Abdoul Kabélé Camara, Bah Oury, Ousmane Kaba et plusieurs autres leaders politiques ont décidé, ce 23 décembre, de bouder le processus électoral tant que la situation du fichier électoral n’est pas tirée au clair. C’est le président de l’UFDG, porte-parole de circonstance, qui a fait cette annonce. « L’opposition politique s’est retrouvée pour évaluer la préparation des élections législatives. Nous avons examiné l’état de préparation des élections législatives. Après les échanges, nous nous sommes rendus compte qu’on est en train de préparer une mascarade électorale. D’abord au niveau de la révision du fichier, il y a eu un enrôlement massif de mineurs, il y a eu des obstructions sévères contre l’enrôlement de citoyens guinéens qui en avaient le droit. Il est évident que ce fichier ne reflètera pas l’état du corps électoral en Guinée. Des gens qui n’en ont pas le droit se sont fait massivement enrôler, les gens qui en ont le droit se sont vus refuser ce droit. Donc nous rejetons ce fichier. Nous avons dit que nous ne pouvons pas participer, nous ne pouvons pas accepter qu’une élection basée sur ce fichier soit organisée parce qu’il ne reflètera pas la volonté de notre peuple qui, au regard de la loi, a le droit de choisir ses représentants ».

Les opposants décident alors de tout mettre en œuvre pour empêcher la tenue de ce scrutin le 16 février : « Bien entendu il ne s’agit pas de boycotter. Nous allons empêcher que ces élections aient lieu jusqu’à ce que les conditions d’un scrutin équitable, transparent et juste soient réunies ». Ces conditions, c’est l’établissement d’un fichier qui reflète le corps électoral, la finalisation des élections locales, mais surtout l’arrivée d’un nouveau président de la CENI qui, aux yeux des opposants, est compétent, neutre, impartial et capable de diriger cette institution.

Cellou Dalein et ses pairs de l’opposition, qui ont pris acte de la volonté du Grimpeur de changer la Constitution, ont réaffirmé leur détermination à barrer la route au RPG arc-en-ciel. « Nous n’acceptons pas le changement de Constitution. Nous exigeons qu’il renonce à son projet funeste. Le FNDC continuera cette lutte. Et dans une large mesure cette mascarade électorale est étroitement liée au changement constitutionnel ».

Yacine Diallo