La Guinée a célébré la Journée internationale pour la lutte contre la corruption, ce 9 décembre. Le ministère des Investissements et du partenariats public-privé a organisé une conférence de presse pour faire le poing de situation en Guinée.

Si le goubernement Grimpeur a fait des progrès, la corruption ne recule pas, ou très très lentement. Selon l’indice de perception de la corruption, la Guinée a fait un progrès de, notez bien, 0,8 point depuis 2010. Sur le développement humain, la Guinée a progressé de 0,115 point en 8 ans ; et à l’indice Mo Ibrahim, de 35 points en 2010, on est passé à 45,9 points en 2018, une progression de 9 points pour se classer à la 37è place sur 54. Au Doing Business de 2010 avec 173è sur 180 on est en 2020 à 156è place sur 180, une progression de 23 places en 10 ans.

Le ministre Gabriel Curtis a quelques chiffres : « En Guinée, la corruption est encore persistante. Selon les rapports 2011 et 2017 de l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLCL), le volume des pots de vin en Guinée avoisine en moyenne 600 milliards de francs guinéens chaque année. La même source indique que les opérateurs économiques déclarent avoir payé près de 500 milliards de francs guinéens par an en paiement non officiel et 75% des entreprises affirment faire des cadeaux pour obtenir des contrats ». Pour limiter la corruption, la Guinée a mis en place quelques mesures juridiques et institutionnelles : l’adoption de la loi portant prévention, détection et répression de la corruption et les infractions assimilées ; la mise sur pied d’un arsenal de contrôle impliquant plusieurs institutions républicaines et administratives : la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Inspection générale des finances, l’Autorité de régulation des marchés publics, l’Agence nationale de lutte contre la corruption, l’Agent judicaire de l’État, le CENTIF pour lutter contre le blanchiment d’argent ; l’utilisation des paiements électroniques pour une meilleure traçabilité (par exemple pour le paiement des vignettes et des impôts en interdisant les paiements en espèces dépôts en banque ou par virement bancaire) ; l’adoption d’un nouveau Code des marchés publics et la mise en place du Guichet Unique du Commerce Extérieur…

Sayon Camara, représentant de l’Agence nationale de lutte contre la corruption donne quelques détails : « En 2012, nous avons enquêté sur la perception de la corruption sur mes ménages et les entreprises. En 2016 également sur l’état de la corruption en Guinée. Ce qu’il faut retenir est qu’en Guinée, le degré de corruption est à une allure exponentielle. La corruption existe partout dans l’administration publique comme privée. On a fait un classement des départements et structures en fonction des degrés de corruption. Le premier c’était le ministère de la Sécurité, le deuxième département le plus corrompu était l’Education et le troisième le ministère de la Justice ».

Selon le Fonds Monétaire International, la corruption coûte au moins 2 000 milliards de dollars chaque année. Selon Transparency International en 2018, le continent africain reste en dernière position en termes de perception de la corruption. L’Afrique obtient une moyenne de 32 sur une échelle allant de 0 à 100.

Yacine Diallo